Statistique sur le CO2: les apparences sont trompeuses

D’après le WWF, la nouvelle statistique sur le CO2 publiée par la Confédération doit être considérée avec grande prudence. Selon celle-ci, le niveau des émissions de 2020 est légèrement inférieur à celui de l’année précédente. Pourtant, les ventes de voitures neuves et de chauffages montrent clairement que les Suisses continuent d’acheter les voitures les moins propres d’Europe et d’installer bien trop souvent des chauffages à mazout et à gaz nuisibles au climat. La politique doit intervenir.

Les données actuelles de la statistique sur le CO2 publiée par l’OFEV s’expliquent par les effets particuliers dus à la pandémie de coronavirus et par un hiver doux. Surtout, ce sont les investissements réels réalisés en 2020 dans les domaines du chauffage et des véhicules qui sont pertinents pour l’interprétation des chiffres:

D’après les premiers calculs, la voiture moyenne vendue en Suisse en 2020 émet 124 g de CO2 par kilomètre (alors que la moyenne dans l’EU est de 108 g de CO2 par km). Dans ces conditions, la Suisse a, en 2020 encore, mis en circulation le parc de véhicules le plus polluant d’Europe et largement manqué les valeurs cibles qu’elle s’était imposées.

D’après les ventes de systèmes de chauffages, plus de 60% des anciens modèles à mazout et à gaz sont toujours remplacés par de nouveaux chauffages fossiles. Dans ces conditions, notre pays devrait conserver sa troisième place, peu reluisante, au classement européen des pays chauffant au mazout.

Ces données signifient que dans le domaine des bâtiments et du trafic routier, les émissions de CO2 en Suisse resteront à un niveau record ces prochaines décennies en comparaison internationale, du moins si nous ne prenons pas de mesures suffisantes pour inverser la tendance. Dans ces deux secteurs, des instruments efficaces permettant d’éviter de tels investissements erronés sont plus nécessaires que jamais après le rejet de la nouvelle loi sur le CO2.

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