Action de Greenpeace, les Amis de la Terre et Action Climat Paris au conseil d’administration de Polytechnique

Vers 8h45 ce matin, à Saclay, une soixantaine d’activistes et militants de Greenpeace France, des Amis de la Terre France et d’Action Climat Paris ont dénoncé le projet d’implantation d’un bâtiment d’une des directions de Total au cœur de l’école.

A l’occasion de la réunion du Conseil d’administration de l’école Polytechnique, tenue en présence de Patrick Pouyanné, PDG de Total, ils ont déployé des banderoles déclarant ‘Total : O.P.A sur le climat’ ou encore ‘Polytechnique, pas à vendre’, tandis qu’à l’extérieur du bâtiment, des activistes ont déployé une banderole de 30 mètres portant le message ‘Total : main basse sur Polytechnique’.

Jeu d’influence néfaste sur les futurs décideurs

Depuis des mois, les étudiants de Polytechnique se mobilisent contre cette menace d’emprise de Total sur leur école, mais ils sont bâillonnés à cause de leur devoir de réserve.
Le week-end dernier, une tribune signée par des anciens de l’école, publiée dans Le Monde, rappelait que cette installation représente une menace pour l’indépendance de Polytechnique. « Imaginerait-on un centre de R&D de Free au milieu de Télécom Paris, de Monsanto sur le campus d’AgroParisTech, de Pernod Ricard dans une faculté de médecine ou de Nexter à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr ? », demandaient-ils.

« Ce qui se joue lors de ce conseil d’administration dépasse une simple question foncière. Ce bâtiment sponsorisé par Total est clairement un cheval de Troie de la multinationale du pétrole dans une école où sont, entre autres, formés les futurs décideurs de la politique énergétique française et futurs cadres de l’industrie. Ces derniers pourront occuper des postes de conseillers dans les cabinets ministériels, de hauts fonctionnaires dans l’administration ou encore de direction dans les entreprises du secteur, dénonce Edina Ifticène, chargée de campagne pétrole chez Greenpeace France. La direction de Polytechnique et ses administrateurs doivent renoncer à cautionner l’agenda du géant pétrolier, qui consiste aujourd’hui à freiner la transition énergétique et la lutte contre le changement climatique ».

Total, à contre-courant de la lutte contre le changement climatique

A deux jours de la marche climat du 14 mars, et alors que des millions de personnes sont mobilisées sur la question à travers le monde, dont beaucoup de jeunes et d’étudiants, il est temps de réaffirmer haut et fort l’incompatibilité de l’entreprise pétrolière et gazière Total avec la lutte contre le changement climatique.

« Total s’efforce tant bien que mal de verdir son image à travers ce type de partenariats car l’entreprise a de plus en plus de mal à recruter chez les jeunes. La multinationale met en avant ses investissements minimes dans les énergies renouvelables alors que le cœur de son modèle économique réside dans les hydrocarbures. En 2019, plus de 90% des investissements de Total allaient toujours dans le pétrole et le gaz. Pire encore, son PDG Patrick Pouyanné tente de nous faire avaler des couleuvres en présentant le gaz comme une énergie propre », ajoute Cécile Marchand, chargée de campagne climat et acteurs publics aux Amis de la Terre France.

Côté étudiants, la mobilisation grandit pour dénoncer ces tentatives d’intrusion du secteur pétrolier dans leurs écoles.
En France, les étudiants de Sciences-Po Paris, inscrits dans le mouvement Fossil Free, ont ainsi demandé à leur direction de mettre fin au partenariat financier avec Total. En parallèle, le ‘manifeste pour un réveil écologique’, mouvement des étudiants engagés dans la lutte contre le changement climatique, réunit aujourd’hui près de 32 500 signatures d’élèves venant entre autre de HEC Paris, Agroparis Tech, CentraleSupelec ou encore de l’ENS.

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