Taxonomie : l’inclusion du nucléaire et du gaz est un hold-up sur la transition énergétique européenne

Après un lobbying intensif orchestré par la France et Emmanuel Macron, la Commission européenne a officiellement publié aujourd’hui sa proposition relative à la taxonomie européenne, incluant le gaz fossile et l’énergie nucléaire comme des énergies de “transition”. 

Même si ces deux énergies ne sont pas classées vertes comme les énergies éolienne ou solaire, cette décision risque de freiner dangereusement la transition énergétique européenne en détournant des centaines de milliards d’euros de financements privés et publics vers des énergies climaticides et polluantes. 

En tant qu’énergie fossile, le gaz ne peut qu’aggraver la crise climatique. L’énergie nucléaire, en plus de produire des déchets radioactifs dangereux qu’on ne sait pas gérer, n’est pas non plus en mesure de contribuer à l’atteinte des objectifs climatiques de l’UE d’ici 2030. La construction de nouveaux réacteurs prend trop de temps, comme le montre l’interminable fiasco de l’EPR de Flamanville pour lequel EDF vient d’annoncer de nouveaux retards et surcoûts,  près de 15 ans et plus de 19 milliards après le démarrage du chantier. 

“Non content d’être le cancre de l’Europe en matière de développement des énergies renouvelables [1], Emmanuel Macron peut désormais se targuer d’avoir saboté la transition énergétique européenne. Son alliance toxique pro nucléaire et pro gaz au profit des lobbys est une nouvelle preuve de son cynisme vis-à-vis de la crise climatique.
En cédant à la pression de la France, la Commission européenne a transformé un outil essentiel pour le climat en vaste opération de greenwashing”, commente Pauline Boyer, chargée de campagne Transition énergétique pour Greenpeace France. 

Pour Greenpeace France, ce nouveau cadeau à des industries climaticides et polluantes va à l’encontre des recommandations de la science, de plusieurs pays et de la société civile mobilisée depuis des mois contre ce hold-up.

Encore récemment, la Plateforme sur la finance durable, un organe de plus de 50 experts du monde des affaires, du milieu universitaire et de la société civile qui conseille la Commission européenne sur son programme vert, a rendu un avis très sévère contre la proposition de la Commission [2].  

Prochaines étapes

Greenpeace appelle désormais les membres du Parlement européen à rejeter cette proposition (une majorité du Parlement, soit 353 députés et députées, est requise pour la rejeter).

[1] https://www.alternatives-economiques.fr/france-seul-pays-deurope-a-ne-atteint-objectifs-denergies/00102121


[2] L’avis de la la Plateforme sur la finance durable rendu public le 21 janvier stipule notamment que les dispositions sur l’énergie nucléaire, en particulier les déchets radioactifs, violent un principe clé de la taxonomie qui vise à garantir que toutes les technologies incluses « ne nuisent pas de manière significative » à six objectifs environnementaux de l’UE.

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