La durabilité dans les hautes écoles suisses: rapport d’évaluation 2021

Les hautes écoles sont des acteurs centraux du développement durable de la société et de l’économie. Après 2017 et 2019, le WWF Suisse publie aujourd’hui son troisième rapport d’évaluation sur l’ancrage de la durabilité dans ces institutions. Elles sont nombreuses à avoir fait de nets progrès par rapport aux années précédentes, mais aucune n’est encore pionnière en la matière.

En leur qualité d’institutions de formation, de recherche et de services, les hautes écoles jouent un rôle central pour le développement durable de la société et de l’économie.
Elles ont le potentiel et la mission de développer des solutions favorisant la durabilité et d’éduquer les générations futures pour qu’elles disposent de la compréhension des enjeux, des connaissances et des compétences d’action nécessaires pour répondre aux défis environnementaux et socioéconomiques de la durabilité.
Le WWF Suisse a donc passé en revue toutes les hautes écoles universitaires et spécialisées et, pour la première fois, les plus grandes hautes écoles pédagogiques accréditées de Suisse, afin d’évaluer dans quelle mesure elles s’engagent sur ce front.
Pour évaluer l’ancrage institutionnel de la durabilité, quatre dimensions ont été examinées: la stratégie, les processus, l’organisation et les parties prenantes.

Léo Gilliard, responsable de projet «Hautes écoles durables» au WWF Suisse:

« L’évaluation du WWF montre que les hautes écoles sont toujours plus conscientes de leur responsabilité et qu’elles ancrent aujourd’hui davantage la durabilité dans leurs activités. Néanmoins, il reste encore beaucoup à faire pour que les intentions se traduisent en mesures ressenties et que les hautes écoles aient un véritable impact en matière de durabilité, tant auprès des étudiant.e.s en formation, que dans la société, par-delà l’enceinte universitaire. »

« Même si les hautes écoles ont fait de nets progrès ces dernières années, de gros efforts doivent encore être consentis: en particulier au niveau de la mise en œuvre effective des objectifs et mesures qu’elles se fixent, notamment dans l’enseignement, de l’implication des étudiant.e.s dans le développement stratégique de l’institution et de la mise sur pied de projets de coopération d’ampleur avec des partenaires externes.»

« L’étude évalue la mise en place de conditions cadres pour la durabilité. Ainsi, il est attendu des hautes écoles qu’elles intègrent celle-ci de façon transversale, c’est-à-dire tant dans leurs missions d’enseignement, de recherche et de services, que dans les opérations et la gouvernance. Une approche intégrative, où durabilité sociale et écologique sont traitées de façon indissociée, doit être choisie, afin d’évoluer vers une durabilité forte où justice sociale va de pair avec la préservation des ressources et équilibres environnementaux. Ce n’est qu’ainsi qu’elles mobiliseront l’ensemble de leur communauté (des étudiant.e.s à la direction) et joueront pleinement un rôle de promotrices de la durabilité.»

Après les relevés de 2017 et 2019, le WWF a analysé pour la troisième fois toutes les hautes écoles universitaires et spécialisées reconnues ainsi que les sept plus grandes hautes écoles pédagogiques (31 institutions, dont trois n’ont pas participé à l’étude). En collaboration avec econcept AG, le WWF a examiné 10 critères dans les dimensions stratégie, processus, organisation et parties prenantes.

L’ETH de Zurich, l’Université de Lausanne et celle de Berne dominent le classement et se rapprochent de la catégorie des «pionnières». Elles suivent depuis plusieurs années une stratégie de durabilité large, impliquant l’ensemble des parties prenantes, des étudiant.e.s à la direction, et se dotent des moyens nécessaires pour mettre en œuvre des mesures dans tous les domaines.

De façon générale, plus de la moitié des hautes écoles se sont aujourd’hui dotées d’objectifs stratégiques et opérationnels plus ou moins clairs, ont mis en place une unité de durabilité, ont désigné une personne responsable au sein de la direction et ont intégré la durabilité dans leur système d’assurance qualité interne.

Si cela démontre une prise de conscience certaine de l’importance de la durabilité, le WWF insiste sur le fait qu’il s’agit d’un cadre mis en place et que celui-ci ne déploie pas encore d’effets s’il n’est pas accompagné de mesures effectives et coordonnées. Il est par conséquent nécessaire que les hautes écoles poursuivent leurs efforts, tout particulièrement dans le domaine de l’enseignement. En créant d’une part de nouvelles offres de formation orientées sur les objectifs de développement durables (ODD) et d’autre part en procédant à des révisions de fond des programmes d’études existants (curriculum change), afin de développer chez l’étudiant.e les connaissances et les compétences nécessaires pour faire face aux défis environnementaux et socioéconomiques d’aujourd’hui et de demain. Les hautes écoles doivent utiliser la durabilité comme un principe directeur de leur développement stratégique, les intégrer à tous les domaines de leurs activités et s’engager encore plus sérieusement en tant que partenaires d’innovation pour la société, l’économie, la politique et l’administration.

Résultats des hautes écoles suisses en 2021 (ordre selon le nombre de points):
Pionnières: aucune
Ambitieuses: Eidgenössische Technische Hochschule Zürich (ETHZ), Université de Lausanne (UniL), Universität Bern (UniBE), Haute école spécialisée de Suisse occidentale (HES-SO), Zürcher Hochschule für angewandte Wissenschaften (ZHAW), Université de Genève (UniGE), Universität Zürich (UZH), Universität St. Gallen (UniSG), Universität Basel (UniBas), Berner Fachhochschule (BFH)
Milieu supérieur: Zürcher Hochschule der Künste (ZHdK), Université de Neuchâtel (UniNE), Scuola universitaria professionale della Svizzera italiana (SUPSI), École Polytechnique Fédérale de Lausanne (EPFL), Pädagogische Hochschule St. Gallen (PHSG), Université de Fribourg (UniFR), Fachhochschule Graubünden (FHGR), Pädagogische Hochschule der FHNW (PH-FHNW), Pädagogische Hochschule Zürich (PHZH), Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID)
Milieu inférieur: Hochschule Luzern (HSLU), Pädagogische Hochschule Bern (PHBE), Hochschule für Wirtschaft Zürich (HWZ), Fachhochschule Nordwestschweiz (FHNW), Ostschweizer Fachhochschule (OST), Università della Svizzera italiana (USI)
Retardataires: Eidgenössisches Hochschulinstitut für Berufsbildung (EHB), Pädagogische Hochschule Luzern (PHLU)
Inactives: aucune
N’ont pas participé: Universität Luzern (UniLU) et Haute École Pédagogique Vaud (HEP) (avec justification); Kalaidos FH (sans justification).
Rapport détaillé:
Vous trouvez le rapport relatif au Rating 2021 «Durabilité dans les hautes écoles suisses 2021 » ici.

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