Climat : la nouvelle campagne de Greenpeace refusée dans le métro et en salles

Greenpeace France lance aujourd’hui une nouvelle campagne de communication conçue avec l’agence Strike pour dénoncer l’inaction climatique des décideurs politiques. Malgré l’urgence de la situation, la régie Mediatransports et plusieurs cinémas n’ont pas accepté de diffuser cette campagne.

À travers un film de 60 secondes, un dispositif d’affichage et une diffusion numérique, cette nouvelle campagne illustre le décalage entre les discours et les actes des décideurs politiques.
Différentes séquences mettant en scène l’aggravation des événements climatiques extrêmes font apparaître les mots « BLA BLA » en glace, en bois, en plastique, en métal, qui s’effondrent, s’envolent dans des tornades, sont emportés par des inondations ou brûlent dans de gigantesques incendies, avec en contrepoint sonore des extraits de discours ambitieux sur le climat des présidents Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.

Une campagne refusée par Mediatransports et en salles de cinéma

Le propos semble un peu trop engagé pour la régie publicitaire du métro parisien et pour des cinémas qui ont refusé cette campagne, la considérant « trop politique », bien que les visuels aient été jugés conformes par l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité).

« Dans un contexte où les alertes des scientifiques se succèdent pour expliquer que nous sommes la dernière génération à pouvoir agir, il est surprenant de constater que Mediatransports considère des affiches rappelant l’urgence climatique comme indignes du métro parisien, alors que les compagnies aériennes par exemple y développent des campagnes d’ampleur, incitant les voyageurs à prendre l’avion comme d’autres prennent le métro », souligne Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.

Alors que le public place l’urgence climatique en tête de ses préoccupations et commence à changer ses comportements, cette campagne rappelle simplement sur qui reposent les principales responsabilités. C’est bel et bien aux États d’enclencher les changements systémiques dans les modes de production et de consommation pour éviter de voir la planète se réchauffer de 3°C à 7°C d’ici à la fin du siècle.

Pour l’agence Strike, récemment fondée par Jérôme Gonfond (précédemment directeur de création de l’agence la chose, les gaulois et Leo Burnett), « c’est l’impact de ces promesses non tenues que nous avons voulu illustrer avec des images fortes. Les discours sont là, mais aucune mesure capitale n’est prise pour que les plus grands pollueurs de la planète fassent immédiatement face à leurs responsabilités et arrêtent de détruire notre écosystème. »

Un dispositif 360 « Face à l’urgence climatique, les discours ne suffisent pas »

Si la campagne a été refusée dans le métro parisien, et dans certains cinéma, elle sera cependant visible à Bordeaux, Lille, Lyon, Montpellier et Toulouse, à partir du 2 mars.
Un dispositif web a également été conçu pour une mobilisation en ligne qui aura notamment pour objectif d’inviter les internautes à diffuser massivement le film, participer aux marches pour le climat du 14 mars et à s’engager avec Greenpeace via une page dédiée sur le site de l’organisation greenpeace.fr/mob-climat

« À quelques jours de nouvelles marches pour le climat, Greenpeace rappelle que l’urgence climatique nécessite des actes forts de la part du gouvernement. Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs, est coutumier des grands discours, mais les actes ne suivent pas. La France est en retard sur ses objectifs climatiques et vient même d’augmenter ses objectifs d’émissions de CO2 ! » selon Jean-François Julliard [1].

« Il y a urgence et le gouvernement ne cesse de le répéter. Le problème, c’est qu’ils le disent à nous. Ils nous culpabilisent et se rangent du côté des lobbies. Ils déportent la solution sur des comportements individuels au lieu de se tourner vers les entreprises pour les obliger à se transformer », ajoute Pierre Bellefleur, en charge de la stratégie à l’agence Strike.

Pour Greenpeace, le gouvernement doit prendre les mesures nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et respecter a minima les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris. Depuis 2015, les émissions françaises sont reparties à la hausse. En 2020, cinq ans après la COP21, nous sommes très loin de la trajectoire fixée pour atteindre l’objectif de 1,5°C maximum de réchauffement climatique.

[1] Le 20 janvier 2020, le gouvernement a présenté sa Stratégie nationale bas carbone (SNBC), présentée comme « la feuille de route de la France pour lutter contre le changement climatique » jusqu’en 2023. Mais au lieu de relever l’ambition de la France, le gouvernement a préféré modifier ses objectifs… et permettre à la France d’émettre plus de CO2 que prévu ! Une décision inacceptable face à l’urgence climatique.

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