Le triste record de la fonte de la banquise n’arrête pas la cupidité des pétroliers


La triste nouvelle vient de tomber : le Centre américain de données sur la neige et la glace (National Snow and Ice Data Centre -NSIDC) a annoncé aujourd’hui que le niveau de la glace en Arctique a atteint son niveau le plus bas depuis qu’il est mesuré (1979). Leurs données montrent qu’aujourd’hui, la banquise ne couvre plus que 3.41 millions de km2 – soit une chute d’environ 45% depuis 1979 à la même période.

« En moins d’une génération, nous avons changé l’apparence de la planète de manière si drastique qu’on peut le voir depuis l’espace. Et la banquise pourrait complètement disparaître l’été d’ici 20 ans. », explique Anne Valette, chargée de campagne Climat énergie à Greenpeace France. « C’est encore une preuve flagrante de l’accélération du dérèglement climatique. Les pétroliers, au premier rang desquels Shell, voient là une opportunité de forer pour extraire les dernières gouttes de pétrole, au mépris de cette région cruciale pour l’équilibre climatique de la planète ».

La fonte de la banquise, une catastrophe pour le climat
Le Dr Julienne Stroeve, scientifique du NSIDC est à bord de l’Arctic Sunrise, un des bateaux de Greenpeace actuellement dans l’Arctique, pour évaluer, sur place, l’état de la fonte de la glace. Elle souligne que le réchauffement de cette zone pourrait avoir un impact sur le climat de tout l’hémisphère nord, avec la multiplication de phénomènes climatiques encore plus poussés, comme les sécheresses, canicules et inondations.

Reculer pour mieux sauter : les pétroliers nous embarquent tous dans leur folie
Après plusieurs reports, la compagnie Shell avait démarré ses forages lundi 10 septembre en mer des Tchouktches au large de l’Alaska, et a dû les stopper le lendemain, car un iceberg dérivait sur le site de forage. Non seulement forer en Arctique est extrêmement difficile et risqué mais en plus la fenêtre où il est possible de forer est très courte. L’Arctique a eu raison de Shell cette année, mais ce n’est qu’un sursis jusqu’à la prochaine période de fonte. Les pétroliers s’entêtent à aller chercher l’or noir sous l’Arctique… pour seulement 3 ans de consommation mondiale. Forer dans cette région, c’est non seulement un non-sens, puisqu’il faudra de toutes façon s’orienter prochainement vers d’autres sources d’énergie, mais aussi très coûteux pour le consommateur, puisque le prix du baril venant du pôle nord pourrait être 10 fois plus élevé que le cours actuel.

Greenpeace demande la création d’une zone naturelle préservée autour du pôle nord et l’interdiction de toute activité pétrolière ou de pêche industrielle en Arctique.

« 1,8 million de personnes ont rejoint cet appel sur www.savethearctic.org, depuis le lancement de la campagne, en juin dernier. » rappelle Anne Valette. « Greenpeace est présente à l’assemblée générale des Nations Unies à New York, pour demander que l’Arctique soit protégée au même titre que l’Antarctique, car cette zone est cruciale pour l’ensemble des habitants de la planète. »

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