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Banques centrales et régulateurs financiers sont appelés à renforcer les mesures en faveur de la nature et du climat

Le WWF et 90 organisations et pionniers du monde de la finance lancent un appel: les banques centrales et les autorités de surveillance des marchés financiers doivent montrer le bon exemple, assumer leur mandat de gestion des risques financiers en lien avec le réchauffement du climat et la perte de biodiversité, et demander aux gouvernements de prendre des mesures plus fermes.
   Le réchauffement du climat et la perte de biodiversité doivent être abordés comme une double crise. Cette situation demande des mesures coordonnées, mettant l’accent sur les activités économiques les plus néfastes, puisque celles-ci entraînent également le risque financier le plus élevé.
Le WWF suit les progrès des banques centrales et des autorités de surveillance des marchés financiers dans la gestion de cette double crise et les publie sur son site SUSREG Tracker.

Citations: 
Margaret Kuhlow, responsable de la finance durable au WWF International: «La mission des banques centrales et des autorités de surveillance des marchés financiers est de veiller à la stabilité financière et à celle des prix. Sans des mesures urgentes pour permettre de mieux comprendre et gérer les risques liés au climat et à la nature, ces derniers auront des conséquences macroéconomiques notables.»
Jessica Smith, cheffe du programme pour la nature de l’Initiative financière du Programme des Nations unies pour l’environnement (UNEP FI): «Il est important que les banques centrales et les autorités de surveillance des marchés financiers deviennent actives en matière de protection de la biodiversité et de la nature, qu’elles agissent rapidement afin de stopper les pertes d’ici 2030 et de faire en sorte que nos économies publiques soient en harmonie avec la nature d’ici 2050.»

Une nature saine, une économie saine
L’économie mondiale et le système financier sont profondément ancrés dans la nature, mais cette dernière disparaît à un rythme jamais vu auparavant. Des écosystèmes sains pourraient absorber 37% des gaz à effet de serre, nécessaires pour limiter à 1,5 degré la hausse mondiale des températures. Le réchauffement du climat, la destruction des habitats provoquée par l’activité humaine, la perte de la diversité biologique et d’autres causes, parmi lesquelles la déforestation et la conversion des forêts en terres agricoles minent ce processus et libèrent davantage de carbone que la planète ne peut en absorber. La place financière helvétique joue ici un rôle considérable: la Banque nationale suisse gère plus de 1000 milliards de francs suisses et le secteur financier suisse plus de 2790 milliards en tout. Cet argent exerce une influence sur l’environnement et est aussi influencé par celui-ci.

L’appel à l’action demande aux banques centrales et aux autorités de surveillance:
•    d’adopter la restauration complète de la biodiversité et l’objectif d’un réchauffement de 1,5 ºC d’ici 2050 comme ancrage central de leurs mandats,
•    de prolonger l’horizon temporel des banques centrales et autorités de surveillance de 10 à 30 ans,
•    d’obliger tous les instituts financiers soumis à régulation à publier des plans de transition crédibles pour prendre en compte les aspects de la biodiversité et les changements climatiques.
Les banques centrales et les autorités de surveillance ont reconnu la menace que les crises environnementales font peser sur la stabilité financière et sur le niveau général des prix et se sont engagées à combattre les changements climatiques et la perte de biodiversité et à soutenir la transition vers une économie décarbonisée.
Dans leur appel, le WWF et 90 organisations et pionniers du secteur financier soulignent le fait que les mesures actuelles, à l’image de la publication des données climatiques, ne suffisent pas pour se prémunir des risques de cette double crise:
•    les pertes actuelles dans les milieux naturels pourraient coûter chaque année 2,7 milliards de dollars US  à l’économie mondiale jusqu’en 2030.
•    Le coût d’un réchauffement de 2,5 ºC est estimé à 24 milliards de dollars US.
•    Un réchauffement climatique mondial effréné pourrait engendrer un monde «impossible à assurer» en raison des risques climatiques et de leurs conséquences.

SNB et FINMA en font encore trop peu en Suisse
Les conférences des parties sur la diversité biologique (COP 15) et sur le climat (COP27) sont des occasions importantes, pour les banques centrales et les autorités de surveillance, d’accélérer la mise en place de mesures. Le Conseil fédéral a annoncé que la Suisse devait devenir une pionnière de la finance durable. La BNS et la FINMA peuvent soutenir cette promesse de manière déterminante. Car les activités actuelles ne suffisent pas pour atteindre cet objectif.

Informations complémentaires
•    L’appel à l’action émane de la «WWF Greening Financial Regulation Initiative» visant à rendre la régulation financière plus écologique. L’initiative est constituée d’un large réseau de scientifiques de l’environnement et d’experts de la finance, qui soutiennent une transition vers une économie respectueuse de la nature, et zéro émission.
•    L’appel à agir accompagne la feuille de route du WWF qui présente les étapes concrètes que les instituts financiers doivent réaliser en raison de leur mandat afin de limiter les conséquences pour l’environnement, se protéger contre les futurs risques et exploiter leur rôle sur le marché. Il est étayé par un rapport technique.
•    La liste de toutes les organisations et pionniers signataires se trouve à la dernière page du Call To Action.