Le GIEC confirme l’urgence de transformer radicalement notre système agricole et alimentaire

Le rapport du GIEC publié ce matin confirme que la déforestation et l’agriculture sont des poids-lourds en termes d’émissions de gaz à effet de serre. La protection et la restauration des forêts, ainsi que la transformation radicale du système alimentaire mondial, sont des solutions majeures face à la crise climatique.

« Protéger et restaurer nos forêts, ainsi que changer notre système alimentaire en mangeant moins de viande, sont des mesures incontournables et urgentes pour lutter contre le changement climatique« , souligne Cécile Leuba, chargée de campagne Forêts pour Greenpeace France.

Le rapport spécial du GIEC sur le changement climatique et l’utilisation des terres nous alerte sur le fait que plus d’un quart des terres sont dégradées par l’activité humaine.

« Nos terres et notre biodiversité subissent d’énormes pressions, or nos ressources ne sont pas inépuisables et nous en faisons déjà un usage excessif. Pour protéger notre climat et nourrir l’humanité, il faut agir maintenant. Ce nouveau rapport du GIEC met les gouvernements face à leurs responsabilités : ils doivent de toute urgence revoir à la hausse leurs objectifs climatiques« , ajoute Cécile Leuba.

23 % des émissions de gaz à effet de serre issues des activités humaines proviennent de la déforestation, des incendies et de l’agriculture, alors que les terres peuvent agir comme un puissant puits de carbone pour aider à atténuer le changement climatique.

Face à la gravité de la crise climatique, notre prise de conscience individuelle et collective est essentielle pour changer de modèle de société. Mais elle ne doit pas pour autant servir d’excuse aux responsables politiques pour ne pas mettre en place les mesures de plus grande portée qui s’imposent !

Pour Greenpeace, les citoyens et citoyennes peuvent déjà agir à leur niveau, en réduisant leur consommation de viande et de produits laitiers, mais les pouvoirs publics ont un rôle central à jouer, par exemple en soutenant la transition agroécologique face au développement des fermes- usines, en mettant un terme aux importations en France de soja issu de la déforestation et destiné à l’alimentation animale, ou en développant l’offre de repas végétariens dans la restauration collective.

Le rapport du GIEC confirme également l’urgence de mettre un terme à la déforestation, à la dégradation des forêts, et la nécessité de restaurer les forêts dégradées.

« Le défi est de taille, mais des solutions existent, rappelle Cécile Leuba. Cela signifie concrètement pour le gouvernement français de mettre en oeuvre les engagements pris dans sa stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée« .

En juin dernier, Greenpeace France a fait pression sur le gouvernement en bloquant dans le port de Sète le déchargement d’un cargo de soja en provenance du Brésil. Ce cargo transportait 50 000 tonnes de tourteaux de soja, destinées à être déchargées pour moitié en France et pour moitié en Slovénie, afin de nourrir les animaux d’élevage au sein de l’Union européenne.

Le rapport du GIEC fait également les constats suivants :
Les bioénergies, seules ou avec la capture et le stockage du carbone (BECCS), présentent des risques élevés pour la sécurité alimentaire et la dégradation des terres. Les options les plus viables pour lutter contre la crise climatique demandent des efforts en termes de protection et de restauration des forêts et des écosystèmes naturels, ainsi que la réduction de la production et de la consommation de viande.
Une meilleure utilisation des terres ne suffira pas à elle seule à stopper le changement climatique. Le fait de retarder la sortie des énergies fossiles et transférer l’atténuation vers le secteur foncier augmentera le risque d’impacts climatiques et d’insécurité alimentaire.
Les émissions de gaz à effet de serre du système alimentaire dans son ensemble, y compris la production et la consommation, représentent jusqu’à 37 % des émissions mondiales totales d’origine humaine.
La consommation de viande a plus que doublé au cours des 60 dernières années, les terres ayant été converties à des fins agricoles à un rythme sans précédent dans l’histoire humaine.
821 millions de personnes sont encore sous-alimentées, ce qui souligne la nécessité de réformer le système alimentaire mondial

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