Récif de l’Amazone : Greenpeace lance une grande expédition scientifique pour contrer les projets de Total



Greenpeace lance aujourd’hui une grande expédition scientifique de six semaines au large du Brésil. Objectif : contrer les projets de Total qui s’entête à vouloir forer près du Récif de l’Amazone, un récif corallien unique situé au large de l’embouchure de l’Amazone.

Plus d’un an après avoir publié les premières photos du Récif de l’Amazone, Greenpeace reprend la mer avec pour ambition de mieux documenter cet écosystème encore méconnu. Après un premier rejet par les autorités brésiliennes de son projet de forage, le pétrolier français a soumis en début d’année une nouvelle demande.

C’est la dernière chance pour Total d’obtenir les autorisations nécessaires pour mener des forages exploratoires en eau profonde à proximité du Récif de l’Amazone. Greenpeace a analysé le nouveau dossier soumis par Total et le verdict est sans appel : en cas de marée noire, le récif serait touché à coup sûr [1].

Les populations vivant sur le littoral seraient également affectées. Et l’ensemble de la biodiversité de la région serait en danger, des oiseaux aux dauphins en passant par les tortues vertes dont la route migratoire traverse le récif.

« Il s’agit d’un risque inacceptable !, s’indigne Edina Ifticene, chargée de campagne Océans à Greenpeace France. Loin de nous rassurer, cette nouvelle étude d’impact ne fait que renforcer nos craintes. Total doit se rendre à l’évidence et renoncer à vouloir forer près du Récif de l’Amazone. »

L’heure est à la science, pas à l’exploration pétrolière
Face à cette menace, Greenpeace a décidé de retourner sur le récif pour mener une expédition scientifique plus approfondie [2]. A bord de l’Esperanza, l’équipe, composée notamment de scientifiques des universités de Rio et de São Paulo, compte recueillir davantage d’informations sur les espèces qui peuplent ce récif et sur les caractéristiques de cet écosystème unique. En plus de prendre des photos et des vidéos, le matériel à bord permettra de recueillir des échantillons.

Si la première partie de l’expédition se déroule au large du Brésil, Greenpeace a aussi sollicité la France pour effectuer des plongées scientifiques au large de la Guyane. La demande effectuée auprès de l’Etat français n’a pas encore abouti mais l’organisation n’ose pas imaginer un refus.

« Il nous paraîtrait inconcevable que la France refuse ces autorisations de plongée. Personne ne connaît l’étendue exacte du Récif de l’Amazone. Aujourd’hui, celui-ci s’arrête à la frontière administrative entre le Brésil et la Guyane française, mais il est fort probable qu’il s’étende au-delà. Nous avons hâte de pouvoir vérifier cette hypothèse. En cette année internationale de protection des récifs coralliens, ce serait une très bonne nouvelle pour la France que de compter un nouveau récif dans ses eaux », conclut Edina Ifticene.

[1] Dans son étude, Total évoque la charge sédimentaire très importante du fait de l’influence du panache de l’Amazone qui a pour effet d’augmenter le volume d’hydrocarbure entraîné vers le fond marin. Mais l’influence des sédiments pour estimer le volume de pétrole atteignant le récif en cas de marée noire est largement sous-estimée.
[2] L’an dernier, lors d’une première expédition avec le navire Esperanza, Greenpeace avait réalisé les toutes premières images sous-marines du récif



Facebooktwitterlinkedin

Catégories :

Catégories