Le WWF s’exprime sur la finance durable: la place financière suisse perd du terrain



La finance durable est de plus en plus discutée sur le plan international – comme cela sera notamment le cas lors du prochain sommet du G20 à Hambourg. La Suisse ne possède pas les conditions-cadres politiques et réglementaires requises pour encourager la finance durable. C’est pourquoi le WWF soumet sept recommandations politiques afin d’aider la Suisse et sa place financière à regagner l’ancienne place de pionnière.

Dans sa nouvelle prise de position, le WWF propose sept recommandations politiques visant à améliorer les conditions-cadres pour la finance durable en Suisse. En effet, la Suisse, ancienne pionnière, ne cesse de perdre du terrain en comparaison internationale. Le WWF a analysé les initiatives et les activités des organisations gouvernementales, du secteur privé et de la société civile en Suisse et les a comparées avec celles de l’étranger. Le constat est clair. «La Suisse manque de conditions-cadres politiques et réglementaires venant demander, encourager et mettre en œuvre efficacement l’investissement et le financement durable», explique à ce sujet Thomas Vellacott, CEO WWF Suisse.

Cela est extrêmement problématique, tant du point de vue écologique qu’économique. La finance durable fait apparaître de nouveaux marchés émergents, elle rencontre une demande croissante et renforce la compétitivité de la Suisse. Plus la Suisse attend et reste inactive au plan politique, plus forte est la probabilité qu’elle perde encore davantage de terrain. Ce constat s’impose de plus en plus dans la branche financière.

Le secteur financier contribue pour une large part à la transition vers une économie durable – qu’il mette le cap sur une économie plus durable ou s’en détourne. Il n’est donc guère étonnant que l’article 2c de l’Accord de Paris sur le climat accorde une grande importance à la réorientation des flux financiers. La finance durable jouit d’une attention croissante partout dans le monde.

Dans sa nouvelle prise de position, le WWF Suisse propose sept recommandations politiques qui donneraient aux organisations gouvernementales les mandats politiques nécessaires. Le cœur de la discussion devrait ici consister à s’interroger sur la façon dont la politique peut aider le secteur financier dans la mise en œuvre de la finance durable.

Le Conseil fédéral et/ou le Parlement:

1. établissent un Conseil consultatif sur la politique de finance durable suisse.

2. définissent des normes minimales et smart destinées aux moyennes et grandes entreprises, couvrant l’obligation de divulguer les facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance.

3. définissent que le devoir fiduciaire des investisseurs institutionnels les oblige à intégrer des facteurs de durabilité dans toutes leurs décisions de placement et représente ainsi une obligation légale.

4. demande à la FINMA l’estimation et la publication régulières des effets des risques liés aux changements climatiques sur la stabilité financière.

5. demande à la Banque nationale suisse d’évaluer, de rendre publics et, si nécessaire, de réduire les impacts de ses investissements sur le climat.

6. Exigent de toutes les caisses de pensions suisses et assurances qu’elles évaluent, divulguent et réduisent régulièrement les risques associés aux changements climatiques et qu’elles auditent préalablement l’exposition aux risques environnementaux, sociaux et de gouvernance de leurs investissements.

7. soutiennent les instruments et produits de placements dotés d’une valeur ajoutée écologique et/ou sociale et les rendent plus attractifs d’un point de vue financier.



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