Agglotv.com

Location de voiture : Tarifs et pratiques toujours aussi peu louables !


A l’approche des vacances d’été, période faste pour les locations de voitures, et après les griefs de la Commission européenne de l’an dernier contre les loueurs, l’UFC-Que Choisir dénonce aujourd’hui, sur la base d’une étude exclusive, l’existence de discriminations tarifaires injustifiées entre européens et américains pour les locations en Europe. Face aux tarifs excessifs, mais aussi à la persistance de pratiques contestables, l’association appelle les pouvoirs publics à l’action.

Discrimination tarifaire territoriale : mieux vaut être américain qu’européen !

Si la disparition de discrimination entre européens suite aux récriminations de la Commission européenne de l’été dernier est une bonne nouvelle, elle ne saurait masquer l’existence de discriminations tarifaires entre européens et américains pour les locations sur le vieux continent. En effet, nos simulations prouvent que chez Hertz, Avis et Budget, de grands écarts tarifaires existent entre Européens et Nord-américains, le plus souvent au profit de ces derniers : Américains et Canadiens paient en moyenne 13% moins chers (jusqu’à -50% chez Hertz) que les Européens, alors même que le taux de décès sur la route est bien plus faible en Europe!

Au niveau des Etats européens, notre comparatif souligne que si la France est relativement bien placée, elle reste néanmoins plus chère que ses voisins directs (+20% en tarifs bruts, + 19% en PPA ), et 70% plus chère que le «champion» Danois ! Enfin, au niveau national, notre étude souligne un yoyo tarifaire entre régions : l’écart entre les régions plus chères (Corse, PACA, Ile de France) et les moins chères (Rhône-Alpes, Pays de la Loire) atteint ainsi 34%.

Options : une facturation aussi lourde que dangereuse

Jusqu’à 54 options, surcharges et pénalités peuvent être facturées par les loueurs. Parmi elles, les frais pour conducteur supplémentaire (en moyenne, 8€ par jour) qui font doublon à la fois avec le forfait kilométrique et la facturation du kilomètre supplémentaire, sont dénués de fondement économique. Pire, ils présentent des risques en termes de sécurité routière puisqu’il pousse un unique conducteur à effectuer l’ensemble de la conduite. De même, la facturation de frais de dossier pour amende (28€ en moyenne) a tout du frais punitif puisque sans rapport avec le coût réel pour le loueur : d’après nos calculs 6,7€ au maximum si le processus est manuel, et en réalité beaucoup moins puisque celle-ci est désormais largement automatisée.

Dépôt de garantie : le nœud gordien des litiges à trancher au plus vite

Si la location de voiture est un poste important de litiges, les problèmes se cristallisent particulièrement lors de la restitution du véhicule : état des lieux non contradictoire, absence d’envoi de devis en cas de réparations à effectuer, prélèvements directs grâce au dépôt de garantie. Ce dépôt apparait comme le cœur du problème puisque du fait de montants prélevables très élevés – en moyenne 1 500€ – il permet aux loueurs d’éviter un traitement classique des contentieux et ainsi, de faire fi des droits de leurs clients. Or, les professionnels viennent de se doter d’un fichier commun (« Claris ») des « mauvais locataires » qui permet de limiter les risques de mauvaise utilisation de leurs véhicules et de litiges. Dès lors, il convient d’abaisser drastiquement le niveau des dépôts de garantie.

Face à l’ensemble de ces constats, l’UFC-Que Choisir, soucieuse de garantir une égalité de traitement et de faire valoir les intérêts économiques et juridiques des consommateurs, demande :

– A la Commission Européenne de lutter contre les discriminations tarifaires entre européens et américains sur notre continent
– Au Gouvernement, de plafonner les dépôts de garantie au double du montant de la location (avec un minimum de 150€) et d’instaurer la gratuité du second conducteur ;
– A la DGCCRF de diligenter une enquête nationale sur les pratiques des loueurs, particulièrement s’agissant du respect des obligations d’information des consommateurs et de sanctionner les éventuels abus.