Greenpeace stoppe une opération de chalutage profond au Nord de l’Irlande


Les militants de Greenpeace ont empêché une opération de pêche vers 15h30 sur le chalutier espagnol Le Muxia au Nord de l’Irlande. Ils ont fixé une bouée aux câbles du chalutier juste après la mise à l’eau du filet. Le Muxia a alors remonté son filet vide et quitté la zone de pêche.

L’Espagne et la France : les pires destructeurs des fonds de l’Atlantique nord-est

Zone de Texte: Depuis maintenant plusieurs semaines, Greenpeace mène campagne en mer pour dénoncer les dégâts du chalutage profond dans l’Atlantique nord-est. Avec l’un de ses bateaux, l’Arctic Sunrise, Greenpeace veut empêcher les opérations de chalutage au large de l’Écosse et de l’Irlande, sur les zones de pêche espagnole et française. La France et l’Espagne sont à elles-seules responsables de près de 70 % des prises en pêche profonde dans l’Atlantique nord-est. Cette pêche est pratiquée à plus de 400 mètres de profondeur, et ravage des écosystèmes mal connus.

“Selon les scientifiques indépendants du Conseil international d’exploration de la mer, toutes les espèces profondes pêchées dans cette zone sont surexploitées, sans exception“, rappelle François Chartier, en charge de la campagne Océans pour Greenpeace France. “Le chalutage profond est symptomatique de ce que l’Europe peut faire de pire en matière de pêche. De plus, de l’aveu même du premier armateur de pêche profonde en France, le taux de rejets en mer d’organismes non désirés, morts ou mourants, est de 25 %. Quel gâchis !”

Le chalutage profond est aussi un non-sens économique

La pêche profonde ne survit que sous perfusion des subventions européennes. Selon une étude sur les activités des chalutiers de fond en haute mer, les bénéfices générés par ces navires ne représentent que 10 % de la valeur des prises débarquées et cela, en tenant en compte des subventions octroyées, au niveau national comme européen. Les captures de ces navires, selon les calculs de Greenpeace, sont déjà en grande partie financées par les contribuables avant leur débarquement au port. Par exemple, selon les estimations de Greenpeace, la flotte espagnole de chalutiers de fonds aurait reçu au moins 142 millions d’euros de subventions entre 1996 et 2010.

Réformer la politique des pêches européenne : pour une pêche durable

L’Europe est aujourd’hui en capacité de pêcher 2 à 3 fois le niveau qui serait durable pour maintenir nos océans en bonne santé, selon la Commission européenne elle même. Depuis 2006, les Nations unies demandent – en vain – l’arrêt de la destruction des fonds marins. L’Union européenne a entamé un processus de réforme de sa politique commune des pêches (PCP). Celui-ci n’a lieu qu’une fois tous les 10 ans. C’est donc maintenant qu’il faut agir.

“C’est la fin de cette campagne en mer, mais Greenpeace restera active sur terre pour une réforme ambitieuse de la politique commune des pêches européennes. L’Union européenne doit s’orienter vers une pêche durable, ce qui passe par le respect des avis scientifiques pour les quotas et la diminution du nombre de bateaux. Et, bien entendu, par l’arrêt du chalutage en eau profonde. Les pêcheurs artisanaux savent faire différemment, il faut leur donner une chance.”, conclut François Chartier.

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