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Un nouveau centre dédié au calcul intensif et à la simulation haute performance


Valérie Pécresse a inauguré le Très grand centre de calcul (T.G.C.C.) du C.E.A., à Bruyères-le-Châtel, implanté au cœur du « Technopole Ter@tec ». Il accueillera le nouveau supercalculateur français et européen Curie dès la fin de l’année, et disposera d’un centre de conférences, de lieux de formation et d’un réseau très haut débit pour les utilisateurs.

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a inauguré le Très grand centre de calcul (T.G.C.C.) du C.E.A., à Bruyères-le Châtel, implanté au cœur du « Technopole Ter@tec » qui a pour ambition de devenir un centre de référence mondial dans le domaine du calcul intensif et de la simulation haute performance. Le T.G.C.C. accueillera un nouveau supercalculateur dès la fin de l’année, et disposera en plus d’un centre de conférences, de lieux de formation, et d’un réseau très haut débit pour les utilisateurs.

Le T.G.C.C. hébergera notamment le supercalculateur français et européen Curie, dont l’acquisition par GENCI (Grand équipement national de calcul intensif) en septembre dernier, permettra de tenir les engagements pris par la France dans le cadre de PRACE (Partnership for Advanced Computing in Europe) : financer, à hauteur de 100 millions d’euros sur cinq ans l’acquisition de la machine, son coût de fonctionnement et l’ensemble des services aux utilisateurs. Sa puissance classerait ce supercalculateur– s’il était opérationnel à ce jour – comme le plus puissant supercalculateur européen, et parmi les 3 plus puissants supercalculateurs au monde. Le nouveau supercalculateur permettra d’accroître la puissance de calcul disponible pour les applications civiles en France, qui atteindra, en 2011, 2,2 Petaflops (1 Petaflops est égal à 1000 Teraflops, soit un million de milliards d’opérations de calcul par seconde).

La mise en place du supercalculateur Curie au T.G.C.C. s’effectuera en deux phases : la première partie d’ici la fin de l’année et la seconde en octobre 2011.

La ministre a rappelé que de 2007 à 2009, la puissance de calcul pour la recherche publique française a été multipliée par 30, passant de 20 à 600 Teraflops. Cette augmentation a été rendue possible par un effort financier de plus de 80 M€ du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, sur la période 2007-2010.

Grâce à cette acquisition, la recherche publique aura accès à des machines de conception variées et de technologies complémentaires, permettant ainsi à chaque type d’utilisateur de trouver la machine la plus adaptée à ses besoins. Elle marque une nouvelle accélération des investissements dans les infrastructures de recherche, et le savoir-faire de la société BULL qui a acquis des références de premier plan non seulement en France mais aussi à l’étranger. La ministre a également salué la décision de la société américaine INTEL d’ouvrir un laboratoire avec le C.E.A. et l’Université Versailles St-Quentin.

Ce nouvel investissement dans le domaine du calcul intensif est un outil stratégique de compétitivité pour les Etats et les entreprises, et un instrument incontournable pour la recherche. En effet, la simulation est aujourd’hui le complément indispensable de l’expérimentation et de la théorie. Un supercalculateur permet aux scientifiques de modéliser et de simuler les phénomènes les plus complexes pour mieux les comprendre ou les anticiper, comme en climatologie, en sismologie, dans les nouveaux matériaux, en chimie ou en biologie. Ainsi, la physique des plasmas, un sujet sur lequel travaille le professeur Cédric Villani, à qui a été attribuée la Médaille Fields cet été, bénéficie directement des apports du calcul intensif. Celui-ci sert également aux industriels pour optimiser les performances de leurs technologies et de leurs processus, et préparer les innovations de demain, dans l’aéronautique, l’automobile ou l’énergie par exemple. A cet égard, l’initiative HPC-PME (Calcul à haute performance pour les petites et moyennes entreprises), lancée par GENCI, l’INRIA et OSEO fin juillet, est essentielle pour aider les PME dans leur première utilisation du calcul intensif.

Au-delà de PRACE, la France est impliquée dans de nombreux programmes de recherche européens, utilisant la simulation numérique, par exemple ENES pour les sciences de la Terre et du Climat, EFDA pour la fusion et ESA pour l’astrophysique. Au niveau français, 150 projets de recherche impliquant du calcul intensif ont été financés par l’Agence nationale de la recherche sur la période 2005-2010. Dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir, un premier appel à projets devrait être lancé avant la fin de l’année 2010 pour financer des projets portant sur le calcul intensif.
Le Très grand centre de calcul (T.G.C.C.)

Ce centre comprend :

* une connexion de l’ordre de 10 Gbit/s à réseau très haut débit de télécommunications pour les utilisateurs du supercalculateur ;
* une installation électrique et de servitudes machines pour un supercalculateur d’une puissance de calcul de 1,5 pétaflops a minima ;
* une zone informatique d’environ 6 500 m2, dont 2 500 m2 de salles informatiques ;
* un « espace conférence » prévu dans le même bâtiment, à proximité de la zone informatique, avec un amphithéâtre de 200 places et un lieu d’échanges pour la recherche d’environ 2 100 m2.

GENCI (Grand équipement national de calcul intensif)

GENCI est une société civile détenue par l’Etat représenté par le Ministère de la Recherche et l’Enseignement Supérieur, le C.E.A., le C.N.R.S., les Universités et l’INRIA. Créé en 2007, GENCI a pour objectif de permettre à la France de retrouver une puissance de calcul conforme avec son rang de puissance scientifique, notamment en fixant les orientations stratégiques et en réalisant les investissements prioritaires dans le domaine du calcul intensif. Cette structure est destinée à relancer les investissements dans ce domaine, et à remédier à la dispersion des efforts des différents acteurs (organismes de recherche, universités).

GENCI est ainsi chargé de :

* promouvoir l’utilisation du calcul intensif dans la recherche fondamentale et la recherche industrielle ;
* mettre en place et assurer la coordination des principaux équipements de calcul nationaux dont il assure le financement et est en propriétaire ;
* assurer le rôle d’agence de moyens pour la recherche en calcul intensif ;
* agir pour le compte de la France dans le cadre de l’espace européen de calcul intensif à destination de toutes les communautés scientifiques intéressées, académiques ou industrielles, nationales, européennes, ou internationales.

PRACE, qui comprend aujourd’hui 19 pays membres, a pour but de mettre en place en Europe, à partir de 2010, une infrastructure de calcul scientifique de visibilité mondiale nommée PRACE AISBL. Officiellement lancée à Barcelone le 9 juin dernier, elle sera composée de 4 centres équipés de supercalculateurs d’une puissance supérieure ou égale à 1 Petaflops, dont celui acquis par GENCI. Ainsi, au-delà des moyens de calcul des centres nationaux, il devient possible aux chercheurs européens d’accéder à des moyens de classe mondiale et de procéder à des avancées scientifiques et techniques majeures afin d’accroître la compétitivité scientifique européenne.