Décès de Georges Charpak, prix Nobel de physique


Valérie Pécresse apprend avec une très grande tristesse le décès de Georges Charpak, prix Nobel de physique et à l’origine de nombreuses avancées en médecine et en physique. Elle adresse ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu’à la communauté scientifique.

La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche apprend avec une très grande tristesse le décès de Georges Charpak, prix Nobel de physique.

La Ministre tient à saluer le parcours exemplaire de ce scientifique d’exception, reconnu internationalement et à l’origine de nombreuses avancées en physique, en biologie et en médecine. Ses recherches furent consacrées à la physique nucléaire, puis à la physique des particules de haute énergie. C’est pour mieux détecter celles-ci qu’il invente en 1968 la chambre proportionnelle multifils, découverte couronnée en 1992 par le prix Nobel. Cet instrument révolutionnaire s’est imposé dans tous les laboratoires. Il permet en effet d’utiliser l’informatique pour observer l’infiniment petit et d’isoler parmi un ensemble démesuré d’interactions celles qui retiennent l’attention des chercheurs. En multipliant les possibilités expérimentales, l’invention de ce nouveau détecteur de particules ionisées a été à l’origine de nombreuses découvertes en physique, mais aussi de riches applications dans d’autres disciplines. Les travaux de Georges Charpak ont ainsi conduit à perfectionner la radiographie médicale en diminuant très nettement l’exposition aux radiations des patients.

Chercheur exceptionnel, Georges Charpak était aussi un pédagogue infatigable. Avec Pierre Léna, Yves Quéré et le soutien de l’Académie des sciences, il s’était en effet donné pour mission de transmettre sa passion des sciences aux élèves des écoles de France. Avec eux, il conçut et défendit une démarche pédagogique fondée sur l’expérimentation, La main à la pâte. Ouvrir les portes de la science à tous, tel était le combat de ce militant de la connaissance qui pensait qu’enseigner c’est d’abord aider à découvrir. Georges Charpak a continué, jusqu’à ces derniers mois, de défendre auprès du ministère sa pédagogie innovante d’apprentissage des sciences avec fougue. Toujours concrète et vivante, la science telle que Georges Charpak la concevait, est ainsi devenue pour plusieurs générations d’élèves une expérience fascinante. Depuis sa création en 1996, le succès de La main à la pâte ne s’est en effet jamais démenti et l’opération a essaimé dans les écoles primaires de plus de 30 pays. Elle restera comme l’un des héritages les plus précieux de Georges Charpak, qui voyait dans l’éducation à la méthode scientifique l’un des moyens d’éveiller l’intelligence et, avec elle, le respect, la compréhension et l’ouverture au monde et aux autres.

C’est au nom de ces valeurs que la famille de Georges Charpak avait choisi la France pour s’installer et fuir les persécutions dont elle était, comme tant d’autres, victime en Pologne. Ces mêmes valeurs ont conduit Georges Charpak à entrer dès 1941 en Résistance. Elles n’ont jamais cessé de le guider. Confronté très jeune à la barbarie nazie engendrée par la déraison et l’intolérance, rescapé des camps de la mort, il a toujours considéré que sa vocation de chercheur faisait aussi de lui un citoyen du monde. Sa disparition est une immense perte pour les scientifiques de notre pays et au-delà, pour tous ceux qui, comme lui, voient dans la marche de l’esprit scientifique l’une des meilleures raisons de garder confiance dans l’humanité, parfois envers et contre tout.

La Ministre adresse ses plus sincères condoléances à sa famille, à ses proches ainsi qu’à la communauté scientifique.

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