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6 ONG SAISISSENT LA JUSTICE CONTRE LE DÉTERRAGE DES BLAIREAUX EN RÉGION AURA

La pression monte d’un cran concernant la vènerie sous terre du blaireau en région Auvergne-Rhône-Alpes. Plusieurs associations de protection des animaux et de l’environnement* ont uni leurs forces et viennent de déposer pas moins de 8 recours contre l’ouverture dès le printemps de la période complémentaire de déterrage, pratique de chasse barbare déjà autorisée de septembre au 15 janvier. Une étape de plus dans un combat de longue haleine vers l’interdiction totale de la chasse des blaireaux.

Ain, Allier, Cantal, Drôme, Loire, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Rhône, Savoie, Haute-Savoie… La liste est encore bien trop longue des départements dont les préfets continuent d’autoriser des périodes complémentaires de déterrage des blaireaux en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Cette pratique de chasse moyenâgeuse consiste à envoyer des chiens dans les terriers de blaireaux pour les acculer, à creuser la terre à l’aide de pelles, de pioches et de barres à mine, souvent pendant des heures, puis à extirper les animaux terrorisés de leur abri à l’aide de grandes pinces pour ensuite les abattre par arme à feu ou arme blanche (voir à ce propos les images parlantes de l’enquête en infiltration de l’association One Voice).

Aussi incroyable que cela puisse paraître, cette pratique est encore autorisée en France, dès le 15 mai sur simple décision du préfet. Or à cette période, les blaireautins sont encore dépendants de leurs mères, sans défense et promis à une mort certaine. Quand ils n’ont pas tout simplement été déchiquetés par les chiens dans la bataille… Ces extensions de période de chasse sont d’autant plus inacceptables que les dégâts causés par les blaireaux censés justifier une telle barbarie ne sont jamais démontrés. 83% des Français, d’ailleurs, sont pour l’interdiction de chasser des animaux, quelle que soit leur espèce, à l’intérieur de leur terrier et à 91% en période de reproduction (sondage IPSOS/One Voice Septembre 2021).

Nos associations ont donc saisi la justice pour contester les arrêtés préfectoraux autorisant des périodes complémentaires de vènerie sous terre dans l’Ain, l’Allier, le Cantal, la Haute-Loire, le Puy-de-Dôme, le Rhône et la Savoie. Ces actions en justice viennent s’ajouter aux multiples autres engagées depuis plusieurs années dans la région AURA, comme ailleurs en France. Et cette mobilisation de longue haleine commence à payer : de plus en plus de juridictions annulent ces périodes complémentaires de chasse aux blaireaux, au point que des préfets renoncent tout simplement à les autoriser, comme en Ardèche ou en Isère en 2022. Nul doute que les juges nouvellement saisis feront eux aussi respecter le droit des blaireautins et annuleront les arrêtés contestés.

Ces recours ne sont qu’une étape dans le long combat des associations contre la vènerie du blaireau. Car c’est bien cette pratique cruelle de chasse de loisirs que nous espérons à terme faire interdire. Dans les endroits très localisés où les blaireaux sont susceptibles de provoquer des dégâts ou de gêner les infrastructures humaines, il existe des solutions alternatives pour éloigner les animaux sans les massacrer. La chasse aux blaireaux est inefficace dans la lutte contre la tuberculose bovine (voire contre-productive en la matière). La vènerie sous terre est cruelle et barbare. Il est grand temps d’abolir cette pratique d’un autre temps que décidément rien ne justifie si ce n’est le loisir de quelques-uns qui se délectent de faire souffrir inutilement des animaux sans défense.

L’espoir est permis car le mouvement est en route. Le 10 septembre, la pétition de l’ASPAS – soutenue par l’ensemble de nos associations – pour la suppression du déterrage des blaireaux a dépassé les 100 000 signatures nécessaires à son examen par le Sénat. L’espoir donc qu’enfin notre pays entre dans le XXIe siècle et laisse derrière lui la barbare vènerie sous terre.

Arrêtés préfectoraux attaqués :

* ANIMAL CROSS, ASPAS, AVES France, FNE AURA et ses fédérations départementales, LPO AURA et ONE VOICE.