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RENCONTRE NATIONALE SUR LA SOUMISSION CHIMIQUE EN MILIEU FESTIF

Nous, associations, collectifs de prévention des violences sexistes & sexuelles ainsi que de réduction des risques (drogues, alcool et sexe), fédérations et associations étudiantes, professionnel·le·s du secteur musical (labels, collectifs, artistes…), interpellons les pouvoirs publics et les médias au sujet du récent plan anti-GHB mis en place par Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté.

Tout d’abord, nous réitérons notre soutien le plus total à toutes les victimes de viols et d’agressions sexuelles, dans le cadre ou non d’une soumission chimique, c’est-à-dire à la suite de l’administration d’un produit psychoactif à leur insu.
Concernant la campagne “anti-GHB” du ministère, nous condamnons vivement la responsabilisation des victimes et l’absence de moyens alloués à la prévention et à la prise en charge des victimes. Cette campagne participe à entretenir la culture du viol non seulement en stigmatisant les lieux festifs désignés comme seuls lieux d’agressions, mais aussi en cristallisant l’attention sur le GHB quand on sait que la plupart des agressions ont lieu dans un cadre privé, par des personnes de l’entourage et par des substances autres : alcool, médicaments, etc.

Cette campagne entretient donc de manière caricaturale les stéréotypes en cours dans la société sur les agressions sexistes et sexuelles.

Nous tenons à rappeler que ces faits de violence relèvent avant tout d’une problématique sociétale qui se répercute dans différents secteurs d’activité et non l’inverse.
Afin d’éviter les déplacements de paradigme, il convient donc de se soucier de la prise en charge des victimes et de replacer la culpabilité sur les agresseurs tout en s’assurant des poursuites (mises en examen).

Par ailleurs, il est très difficile, en l’état actuel, de lier ces agressions à un environnement et à une substance en particulier (ex. : bars, GHB), tant les données sur celles-ci sont quasiment inexistantes. Nous déplorons également l’implication de la brigade des stupéfiants dans la formation des gérant·e·s d’établissement, preuve supplémentaire que le gouvernement se trompe de cible en visant les consommateur·trice·s de stupéfiants et non les personnes qui agressent.

Nous regrettons aussi que le plan “anti-GHB” ait été décidé en l’absence totale de concertation avec les associations spécialisées.
Comment demander à des victimes et/ou témoins d’entrer en contact avec les forces de l’ordre lorsque l’on connaît le peu de formation et l’absence d’un accueil décent ?

Aujourd’hui, nous réclamons :