Deux mois après le lancement du Collectif Événementiel Sportif Outdoor, les organisateurs français aspirent toujours à une reprise maîtrisée afin de sauver leurs événements

Deux mois après le lancement de leur collectif, les organisateurs français aspirent toujours à une reprise maîtrisée afin de sauver leurs événements.

Deux mois après son lancement, le Collectif Événementiel Sportif Outdoor fait aujourd’hui le point sur les différentes actions engagées, visant une reprise maîtrisée des événements sportifs outdoor dès la première phase de « réouverture ».

Depuis un an, le secteur entier est à l’arrêt, et plus de 95 % des événements outdoor ont été annulés en France en raison de la crise sanitaire. Ce contexte exceptionnel a placé tout cet écosystème* (organisateurs, prestataires spécialisés, acteurs du tourisme…) dans une situation de grande précarité économique. Des événements renommés et des emplois ont disparu ou risquent de disparaître si 2021 ressemble à 2020.

Soutenu dès son lancement par les Fédérations Françaises d’Athlétisme, de Cyclisme et de Triathlon, le collectif des acteurs français de l’événementiel sportif outdoor s’est vu conforté par le soutien des Fédérations Françaises de Ski, Natation, Course d’Orientation, Roller & Skateboard, Cyclotourisme, Sports & Loisirs Canins.
Parallèlement, plus de 900 organisateurs français, représentant 1 500 événements sur l’ensemble du territoire, ont adhéré au CESO ces dernières semaines, témoignant du vif intérêt que suscite la démarche entreprise.

Enfin, le CESO bénéficie également du soutien engagé d’un nombre croissant de sportifs de renom parmi lesquels Stéphane Diagana, Nathalie Simon, Thomas Voeckler, Muriel Hurtis, Sylvaine Cussot, Kilian Jornet et François d’Haene.
Le CESO les a réunis dans une vidéo #sauvonsnosévénements, qui sera diffusée et partagée à partir du 20 avril.

Ce hashtag #sauvonsnosévénements fait écho à la campagne plus globale #lesportestessentiel, lancée la semaine dernière par un des partenaires du CESO, Union Sport et cycle.

Des démarches en cours avec les autorités

Le Collectif Événementiel Sportif Outdoor souhaitait dans un premier temps informer les pouvoirs publics sur la réalité économique et sanitaire de ce secteur d’activité et les alerter sur les graves difficultés qu’il traverse depuis un an.

Les organisateurs français et leurs fédérations de tutelle souhaitent surtout obtenir des garanties permettant d’optimiser la reprise rapide de leurs événements qui, rappelons-le, se déroulent exclusivement en plein air, sans contact physique entre des acteurs très mobiles. Un protocole sanitaire renforcé en 3 phases a été co-construit avec les commissions médicales des fédérations concernées.
Une attention toute particulière a été portée à la gestion des départs, qui se feront par vagues à la reprise. L’approche du CESO vise à instaurer le principe de densité au départ et de fréquentation maximale instantanée afin d’ajuster les jauges maximum autorisées, et à soutenir l’idée – qui, en toute logique, devrait naturellement s’imposer – que ces jauges doivent s’appliquer par jour d’événement et non sur l’ensemble de la manifestation.

A ce titre, différentes rencontres se sont tenues avec les autorités, et on peut espérer que d’autres suivront dans les prochains jours.

L’approche est plus sinueuse avec les autorités scientifiques. Le CESO entendait démontrer une nouvelle fois que les événements outdoor ne créent pas de cluster, en réalisant des études poussées dans le cadre d’une série d’événements tests, dès le mois de mai. Un protocole scientifique sérieux et défini par les Hospices Civils de Lyon a été proposé par le CESO, mais l’absence de validation à ce jour fragilise l’ensemble du projet car les organisateurs initialement candidats ont dû se résigner, face à l’absence totale de visibilité, à annuler ou reporter leurs événements. Un événement sportif outdoor se prépare des mois durant, à la différence de certains secteurs d’activité qui repartiront avec une moins grande inertie.

Dans l’attente, les organisateurs français auront donc les yeux braqués du côté des organisateurs du Marathon de Londres qui organisent un évènement running de masse « test » en mai (« Reunion 10K »), en accord avec le gouvernement britannique et les autorités sanitaires. Dans le cadre du programme de recherche sur les événements (Events Research Programme), des recueils de données scientifiques seront effectués sur plusieurs courses rassemblant 3000 coureurs et 3000 spectateurs, ainsi que des membres du staff. Tous les participants à cette expérience seront testés avant et après l’évènement, notamment, et le vaccin ne sera pas obligatoire pour participer à cette expérience. Les résultats de cette étude seront observés à la loupe par les organisateurs français.

Enfin, le CESO doit pouvoir compter sur le prolongement des différents dispositifs d’aides existants aux entreprises de l’événementiel jusqu’à la reprise effective de leurs événements (pour certains pas avant 2022), mais également sur la mise en place de mesures supplémentaires, adaptées aux spécificités de ces organisations, notamment en cas d’interdiction administrative ou de restriction de jauge imposées tardivement, du fait de la crise sanitaire. En effet, même si des autorisations sont de nouveau progressivement accordées dès cette fin de printemps, il faudra plusieurs mois à un organisateur pour mettre sur pied et donner le départ d’un événement. Pour certains d’entre eux, qui ont de nouveau annulé leur événement au printemps 2021 pour la 2ème année consécutive, il n’y aura pas de retour de chiffre d’affaires avant 2022.

A ce titre, plusieurs propositions concrètes ont été formulées dernièrement, et le travail va se poursuivre dans les prochains jours.

* Un poids économique et touristique majeur
En France, l’événementiel outdoor, c’est 14 000 événements organisés chaque année, réunissant de 200 à plusieurs milliers de participants. Plus de cinq millions de coureurs, trailers, cyclistes, vététistes, triathlètes, fondeurs…, français ou étrangers, se donnent rendez-vous chaque année sur le plus beau des terrains de jeux : nos villes, nos campagnes, nos montagnes, nos mers et nos forêts. L’événementiel outdoor en France, ce sont des milliers d’organisateurs professionnels ou associatifs, plus d’un million de bénévoles et des milliers de prestataires spécialisés. Le tout représentant des milliers d’emplois et plus d’un milliard et demi d’euros de retombées économiques annuelles pour les territoires.

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