Des prix justes aux producteurs pour plus de bien-être animal

Quand les agriculteurs vont bien, les animaux se portent bien aussi, et inversement. Si nous voulons que la situation dans les étables s’améliore, les prestations supplémentaires fournies par les agriculteurs doivent être rémunérées à prix coûtant par les primes des labels et les paiements directs. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, comme le confirme une nouvelle étude réalisée par Agroscope pour le compte de la Protection Suisse des Animaux PSA et d’IP-SUISSE.

Plusieurs études réalisées dans le cadre de la campagne «Offensive pour la vente de viande et d’œufs sous label» ont permis à la Protection Suisse des Animaux PSA de montrer que les parts des producteurs à la création de valeur totale des produits sous label étaient nettement plus faibles que dans l’assortiment conventionnel et que les producteurs agricoles n’étaient pas en mesure de participer proportionnellement au succès sur le marché. La présente étude «Analyse des branches d’exploitation» réalisée par Agroscope, sur mandat de la PSA et d’IP-SUISSE, révèle par ailleurs que les producteurs sous label dans les secteurs de la viande de bœuf et de porc ne parviennent pas à couvrir leurs coûts pour la fourniture de prestations de bien-être animal.

Grâce au calcul détaillé des coûts complets, l’analyse d’Agroscope permet pour la première fois de mettre en lumière la valeur monétaire des prestations de bien-être animal, qui vont au-delà des exigences minimales définies dans l’ordonnance sur la protection des animaux. Les résultats dans la production de viande de bœuf sous label révèlent une situation particulièrement précaire. Un bon quart des dépenses pour le bien-être animal ne sont pas indemnisées (basé sur supplément de prix du label 0,55 CHF/kg par poids mort). Dans les exploitations d’engraissement intensif de porcs IP-Suisse, les dépenses sont un peu mieux couvertes, mais à hauteur de 90% seulement ici aussi (basé sur supplément de prix du label 0,275 CHF/kg par poids mort) .

Les primes de bien-être animal doivent être relevées
En règle générale, la prime de bien-être animal comprend pour deux tiers environ la prime de label de l’acheteur et pour un tiers environ les paiements directs de la Confédération pour les programmes de contributions volontaires au bien-être des animaux (SST/SRPA). Les résultats de l’étude permettent d’évaluer à près de 60% pour l’engraissement des bœufs et à près de 16% pour celui des porcs l’augmentation nécessaire de la prime de label. Si les primes n’augmentent pas ou si les prestations supplémentaires fournies pour le bien-être des animaux ne sont pas dédommagées de manière juste, ce sont les animaux qui en subiront les conséquences. En effet, si les agriculteurs réduisent leurs coûts directs en raison d’une rémunération insuffisante, par exemple en diminuant la quantité de paille dans les étables, le temps de travail ou les soins apportés aux bêtes, et qu’ils cessent d’investir à long terme dans des étables respectueuses des espèces, ce sont les animaux qui en souffriront.

Si la Confédération souhaite assumer son rôle pour améliorer la production durable des denrées alimentaires, la production des labels doit être encouragée sérieusement. Le but n’est pas seulement de couvrir les coûts des producteurs, mais de créer une incitation financière supplémentaire pour améliorer la production sous label et, ce faisant, le bien-être animal en général.

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