Annulation du débat public d’Orsay sur les nanotechnologies : la démocratie, première victime


Les Verts communiquent : Les Verts déplorent les actes de vandalisme qui empêchent la tenue du débat sur les nanotechnologies prévu hier soir 26 janvier à Orsay. Cette dérive vers la violence était hélas prévisible, tant les termes mêmes du débat sont faussés et générateurs de frustration.

Depuis le lancement du débat en mars 2009, la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) s’obstine à ne traiter que la question des risques et à considérer comme acquis – et même nécessaire – un développement sans limite du recours aux nano-objets. Des questions pourtant fondamentales comme celle de l’utilité sociétale des nanos-sciences ou de la pertinence d’un financement massif des développements par des fonds publics sont exclues des discussions.

Ainsi, les mêmes causes produisant les mêmes effets, le débat démocratique sur les nanos menace de tourner à l’affrontement, comme ce fut le cas pour le nucléaire ou plus récemment les OGM, autres grands choix de société faits en catimini et sous la pression de lobbies technico-industriels. Les échanges ne sont plus possibles qu’abrités derrière des cordons de police ou dématérialisés sur internet : ils sont redevenus l’affaire de spécialistes, et sont donc dans une impasse.

Les Verts demandent que le débat soit repris sur des bases beaucoup plus larges de manière à permettre le retour des nombreux acteurs associatifs et citoyens qui avaient fait le pari du processus démocratique et souhaité apporter leur contribution aux discussions.

Face aux incertitudes sanitaires et aux risques éthiques que posent les nano-technologies, Les Verts rappellent leur opposition à l’engagement par les pouvoirs publics de sommes énormes dans leur développement, et leur demande de financements équilibrés en faveur de tous les champs de recherche.

Il est inacceptable qu’un débat public tardif et tronqué serve de paravent, tandis que la construction de plusieurs bâtiments Nano-Innov est entamée à marche forcée à Saclay. Là, à Toulouse et à Grenoble, des dizaines de millions d’euros seront dépensés. Quand le CEA est maître d’ouvrage, les contrats sont passés en dehors de toute procédure de marché public. Ce régime spécial est révélateur d’un système dont les Verts rejettent le manque absolu de transparence.

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