Le WWF demande au moins 4 ans de prison pour le commerce illégal des espèces


Le Japon et la Russie veulent augmenter radicalement les peines pour le commerce illégal d’espèces protégées. Un exemple que d’autres Etats devraient suivre, recommande le WWF avant une conférence de l’ONU consacrée à la prévention du crime et à la justice pénale.

Les trafiquants qui font le commerce d’espèces animales ou végétales protégées par une convention internationale, seront désormais punis par une peine d’au moins cinq années de prison au Japon, au lieu d’une année jusqu’à présent. Le pays veut accroître les peines pécuniaires de 9600 à 48‘000 francs. Et les entreprises reconnues coupables de commerce illégal devront s’attendre à des amendes d’un montant maximal de 960’000 francs. Cette annonce a été effectuée par le gouvernement japonais avant une conférence de l’ONU consacrée à la prévention du crime et à la justice pénale qui se déroulera la semaine prochaine (du 22 au 26 avril) à Vienne.

L’année passée, le WWF et l’organisation TRAFFIC ont découvert dans des amendements prévus dans la loi russe de protection des espèces qu’un vide juridique ne soumettrait les trafiquants et les braconniers qu’à des peines très légères. A présent, le président Poutine a annoncé que les peines pourraient s’élever jusqu’à cinq ans d’emprisonnement. Le vœu de Vladimir Poutine doit encore être confirmé par le Parlement. Pour le WWF, il est positif que la Russie ait déjà augmenté, il y a deux semaines, les amendes pour l’abattage de tigres, de léopards ou de certains oiseaux de proie à un montant de plus de 32‘000 francs.

Outre le Japon et la Russie, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud évoquent déjà des peines renforcées. En Afrique du Sud, un braconnier a récemment été condamné à 29 ans de prison. L’an passé, un Thaïlandais a été condamné à 40 ans de prison à cause d’une escroquerie avec la corne d’un rhinocéros. «Nous attendions depuis longtemps que les pays considèrent le commerce illégal des espèces comme un crime sérieux et augmentent massivement les peines», commente Doris Calegari, spécialiste de la protection des espèces au WWF Suisse. «Nous espérons que la Russie et le Japon mettront en œuvre leur annonce de manière conséquente. Et que les exemples d’Afrique du Sud et de Nouvelle-Zélande fassent l’effet d’un électrochoc aux participants à la conférence.» Le WWF demande aux Etats-membres que les peines pour le commerce illégal des espèces dépassent les 4 ans de prison ou que les amendes soit fortement augmentées.

Le WWF et TRAFFIC attendent en outre que de nombreux autres pays améliorent sérieusement les enquêtes et les condamnations prononcées dans les cas de commerce illégal d’espèces protégées. Après le trafic de drogue, la fabrication de fausse monnaie et la traite des êtres humains, le commerce des espèces est désormais le quatrième marché illégal le plus important dans le monde. On estime à 19 milliards de dollars son chiffre d’affaires annuel. Le braconnage menace la stabilité et la sécurité de certains Etats. Les marchés pour écouler les marchandises illégales se trouvent principalement en Asie du Sud-Est.


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