Abattage illégal d’un loup: un politicien condamné


Le Tribunal de district de Sion condamne l’ancien conseiller d’Etat Jean-René Fournier à 60 heures de travail d’intérêt général avec sursis pour avoir autorisé l’abattage illégal d’un loup en 2006. Le WWF, qui avait porté plainte contre Jean-René Fournier au moment des faits, obtient aujourd’hui gain de cause.

L’événement avait fait grand bruit il y a cinq ans: en 2006, un loup avait été abattu dans le Chablais valaisan, après avoir tué 30 moutons. A l’époque des faits, l’autorisation de tir avait été délivrée par le conseiller d’Etat Jean-René Fournier, contre l’avis du Tribunal cantonal et avec le soutien du gouvernement valaisan.

Après le tir, Jean-René Fournier avait fait empailler le loup – une espèce faisant l’objet d’une protection stricte à l’échelle internationale – pour l’exposer comme un trophée dans son bureau. La décision rendue aujourd’hui confirme ainsi officiellement que l’animal avait été abattu en toute illégalité. Aussi, en sa qualité de Conseiller d’Etat, Jean-René Fournier a été condamné à 60 heures de travail d’intérêt général avec sursis à l’exécution de la peine pendant deux ans par le Tribunal de district de Sion.

Un signal fort

«D’un point de vue juridique, nous avons aujourd’hui obtenu gain de cause devant le tribunal: on ne peut tolérer qu’un conseiller d’Etat agisse à l’encontre des instructions du Tribunal cantonal, avec, de surcroît, le soutien du gouvernement», déclare Pierrette Rey, porte-parole du WWF Suisse. Certes, cet arrêt rendu tardivement par le tribunal ne sera d’aucune utilité pour le loup abattu. Quant à Jean-René Fournier, il ne fait plus partie du gouvernement et représente désormais le canton de Valais au sein du Conseil des Etats.

Toutefois le WWF Suisse espère que cette décision du tribunal constituera un signal fort: «Jusqu’à présent, la politique de protection du loup dans le canton de Valais s’est principalement concentrée sur le fusil de chasse, mais cela ne résout aucun problème», souligne Pierrette Rey. D’après elle, l’heure est à la réflexion: de plus en plus de loups isolés parviennent en Suisse depuis les Alpes; il est donc temps que le canton du Valais s’adapte lui aussi à cette situation. Concrètement, cela se traduirait par la présence de bergers et de chiens pour garder les troupeaux de moutons. Dans d’autres cantons, la protection des troupeaux a largement fait ses preuves.

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