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Statistiques immobilières – rapport du CNIS – Positions et contributions de la FNAIM


A la demande de Jean-Louis BORLOO, ministre d’Etat, ministre de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de la Mer, de Christine LAGARDE, ministre de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi, et de Benoist APPARU, secrétaire d’Etat chargé du Logement et de l’Urbanisme, le conseil national de l’information statistique (CNIS) a produit un rapport sur l’information statistique sur le logement et la construction.

Telles que résumées par le Ministère de l’Economie (1), les conclusions de ce rapport sont claires : elles notent la grande qualité des données statistiques publiques au niveau national mais soulignent le manque d’accès à des données locales et la difficulté de lecture des sources privées. Ses préconisations pour améliorer les outils de connaissance des marchés du logement visent entre autres :
– la mise en place d’une offre d’étalonnage pour les producteurs de statistiques privées afin de rendre plus fiables et plus lisibles les différentes sources d’informations,
– l’accompagnement des notaires dans l’amélioration de leur outil statistique et dans sa diffusion,
– l’amélioration des enquêtes et des systèmes de production de la statistique publique,
– un accès facilité pour tous aux données.

La Fédération Nationale de l’Immobilier (FNAIM) souhaite souligner, quant à elle, qu’elle regrette que ce rapport, en dépit de son caractère utile, ait cédé et cède toujours la place à la rumeur et aux procès d’intention, au bénéfice d’intérêts partisans. C’est regrettable, surtout lorsque l’œuvre pédagogique à laquelle s’emploie la profession pour éclairer les choix des consommateurs est remise en cause.

C’est pourquoi la FNAIM, privilégiant toujours la transparence du marché, est favorable à la mise en place d’un label de l’ensemble des sources d’informations. A l’appui d’un examen des modes de collecte et de traitement des données de chacun des acteurs, ce label devra garantir la fiabilité des indicateurs existants et, par conséquent, la mise en cohérence nécessaire des différentes sources (2).

Pour ce qui la concerne, la FNAIM dispose d’un Observatoire des marchés de l’ancien créé en 1995 par Michel MOUILLART, Maître de Conférences à l’Université de Paris X Nanterre et expert en économie du logement. Cet observatoire a pour objectif de déceler et d’anticiper, à court et moyen termes, les tendances de l’évolution des marchés immobiliers anciens à l’appui d’une analyse de leur environnement économique. Il totalise un million de références de biens vendus et s’enrichit chaque mois de l’ordre de 5 000 références supplémentaires, ce qui lui permet de compter sur un échantillon représentatif de plus de 10% du marché, tous intermédiaires confondus.

Ses analyses, publiées au travers de 59 lettres de conjoncture trimestrielles, n’ont jamais été démenties par les faits. Un constat qui illustre, si besoin en était, que les scénarios prospectifs d’évolution des marchés ne se font pas « au doigt mouillé » ou ne se lisent pas dans le « marc de café », mais qu’au contraire, ils reposent sur des méthodes rigoureuses et sur une analyse des logiques de fonctionnement des marchés, non sujette à l’optimisme ou au pessimisme à tout prix, ni aux effets d’annonce !Et si les méthodes d’évaluation des prix font toujours débat, la FNAIM publiera dans quelques semaines un ouvrage qui leur sera consacré et qui fournira, entre autres, les bases du développement d’outils d’aide à la décision utiles à la lecture statistique et économique du marché.

Le diagnostic conjoncturel produit par la FNAIM à l’échelon national souffre toutefois d’un écueil : il ne permet pas de rendre compte, avec précision, des disparités locales, faute de disposer d’échantillons représentatifs à l’échelle infra-communale. Mais la FNAIM y travaille avec ses 70 chambres syndicales pour appuyer les politiques locales de l’habitat.

Pour cela, elle procède actuellement au renouvellement d’agréments délivrés aux éditeurs de logiciels (SSII) de transaction immobilière pour permettre à ses adhérents de qualifier :
– les informations de publicité concernant les caractéristiques des biens, objets des mandats qui leur sont confiés, qu’ils transfèrent sur le www.fnaim.fr ;
– les informations d’archivage, pour ce qui relève de l’alimentation des fichiers de références des biens vendus.

Par ailleurs, et dans la droite ligne de son code d’éthique et de déontologie adopté à l’unanimité en décembre 2005, la FNAIM mobilisera l’ensemble de ses 12 000 adhérents autour d’une charte de qualité qui permettra au consommateur, dès le 3ème trimestre 2010 :
– de solliciter le département qualité de la FNAIM pour dénoncer un défaut de publicité sur son portail Internet ;
– d’avoir accès, grâce au recours d’un professionnel de l’immobilier, à des fichiers de références des biens vendus mutualisés.

Mais d’ici là, et au-delà des débats et des querelles d’experts qui entourent la production des chiffres, la FNAIM souhaite rappeler que si la « statistique » est utile pour éclairer le choix des consommateurs, des investisseurs et des décideurs, elle n’est pas une fin en soi. La statistique, publique ou privée, ne saura jamais remplacer la connaissance du marché, telle que celle appréhendée par les professionnels de l’immobilier qui, chaque jour, concilient les intérêts des acheteurs et des vendeurs. La statistique est un métier ; l’immobilier aussi, il ne faut pas l’oublier !

(1) Ministère de l’Économie, de l’industrie et de l’emploi, 26/03/2010
(2) FNAIM, « Dans la multiplicité des sources disponibles, la réalité du marché doit s’imposer », Lettre de conjoncture n°57, juillet 2009