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Russie. Des centaines de personnes se trouvent en détention à la suite de manifestations relatives aux élections


Les autorités russes doivent relâcher tous les manifestants pacifiques arrêtés ces derniers jours alors que se répandent des allégations de fraude dans le cadre des élections législatives de dimanche 4 décembre, a déclaré Amnesty International lundi 5 décembre.

Plus de 300 militants de l’opposition et de passants auraient été appréhendés par la police dans un certain nombre de villes russes, sur fond de manifestations contre la manipulation présumée des votes par Russie unie, le parti de Vladimir Poutine, qui est candidat à la présidentielle.

« Ces arrestations scandaleuses illustrent une nouvelle fois l’absence de respect du gouvernement russe pour les droits de ses citoyens à la liberté d’expression et de réunion », a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« La grande majorité des individus appréhendés depuis dimanche cherchaient simplement à protester de manière pacifique. Ce sont des prisonniers d’opinion et, à ce titre, ils doivent être libérés immédiatement. »

Des effectifs de police ont rapidement été déployés à travers la Russie afin de prévenir et de disperser les éventuelles manifestations. À Moscou, des partis d’opposition ont appelé à manifester contre la fraude électorale sur la place Rouge et sur la place Trioumfalnaïa. La police a réagi en arrêtant manifestants potentiels et badauds.

Plusieurs militants de l’opposition connus ont été arrêtés chez eux ou alors qu’ils se rendaient à une manifestation ; certains ont été condamnés à une peine de détention administrative d’une durée maximum de 10 jours.

« Notre personnel de Moscou a vu plusieurs personnes non violentes se faire emmener par des policiers dans la rue sans les avoir pourtant provoqués », a poursuivi Nicola Duckworth.

« D’autres n’ont même pas pu se rendre sur les lieux des manifestations car la police avait décidé de les arrêter par mesure de précaution. »

Parmi les politiciens de l’opposition appréhendés figure Andreï Gorine, de la coalition de L’Autre Russie, qui aurait été frappé puis condamné à 10 jours de détention administrative.

Sergueï Oudaltsov, du Front de gauche, a été arrêté par des policiers en civil alors qu’il allait manifester ; il a été condamné à cinq jours de détention administrative.

Amnesty International déplore par ailleurs les manœuvres de harcèlement ayant visé Golos, une organisation non gouvernementale (ONG) effectuant un suivi indépendant des élections.

Lilya Chibanova, responsable de Golos, a été arrêtée à l’aéroport de Moscou et son ordinateur a été confisqué, la police ayant affirmé que ses logiciels étaient susceptibles de poser un risque de sécurité.

L’ONG a été condamnée à payer une amende pour avoir semble-t-il bafoué ses obligations en matière de suivi indépendant des élections, tandis que son site Internet a été pris pour cible par des hackers.