Quel est le contexte politique à 6 mois de l’élection présidentielle ?


Suivi de l’opinion durant la campagne présidentielle –

Les laboratoires de Sciences Po Bordeaux, Grenoble et Paris (membres du réseau TriÉlec) ont lancé un projet de recherche intitulé « Dynamiques Politiques 2012 »**. Ce projet de recherche – financé par le Ministère de l’Intérieur, le Centre Emile Durkheim de Sciences Po Bordeaux, le Centre d’Etudes Européennes de Sciences Po Paris et PACTE à Sciences Po Grenoble – consistera à suivre l’opinion tout au long de la campagne présidentielle pour comprendre comment se structure le vote dans le temps. La mobilisation, la perception des candidats, les souhaits de victoire, les priorités des Français et leurs valeurs… voici quelques exemples de thématiques qui sont abordées.

L’intérêt pour la politique et la campagne électorale à l’automne 2011

Plus d’une personne sur deux (55%) déclare s’intéresser « beaucoup » ou « assez » à la politique. Trois Français sur quatre disent également s’intéresser beaucoup ou assez à la campagne présidentielle. 78% donnent une probabilité de 10/10 d’aller voter à cette élection présidentielle. A 6 mois d’une échéance électorale majeure, la politique semble avoir le vent en poupe chez les Français.

Ces chiffres sont élevés. Par comparaison, quelques semaines avant le 21 avril 2002, 41% des personnes interrogées déclaraient s’intéresser « beaucoup » ou « assez » à la politique, soit 14 points de moins qu’à l’automne 2011. A l’automne 2006, l’intérêt pour la politique était également nettement plus faible, avec 45% en septembre et 48% en décembre.

Les souhaits de victoire à l’élection présidentielle

Interrogés sur la personne qu’ils souhaitent voir élu(e) Président(e), les répondants apportent spontanément un soutien significatif à trois candidat(e)s seulement : F. Hollande (31%), Nicolas Sarkozy (17%), et M. Le Pen (8%). François Hollande est donc largement en tête, profitant de la dynamique de sa victoire à la primaire, de la visibilité médiatique qui en a découlé ainsi que de la politisation et de la mobilisation de la gauche qui en a résulté.

Avec 17% de souhaits de victoire, Nicolas Sarkozy, qui n’est pas officiellement candidat à sa propre succession, rassemble la majorité des sympathisants UMP (61%). Toutefois, il ne réussit pas encore à attirer les sympathisants de toutes les composantes de la droite et du centre (respectivement 6% des sympathisants du Modem, 19% des autres partis de centre droit, et 4% de ceux du FN).

Avec 8% des répondants qui souhaitent voir Marine Le Pen élue Présidente, la candidate du FN bénéficie d’une base électorale élevée mais qui, pour l’instant, repose essentiellement sur les sympathisants du FN (72%).

La perception des candidats

Le déroulement de la primaire citoyenne a permis à François Hollande une entrée en campagne présidentielle avec l’image la plus positive parmi les candidats testés*. Les deux tiers des répondants considèrent que François Hollande veut vraiment faire changer les choses. 63% de nos compatriotes estiment qu’il « comprend les problèmes des gens ». Et enfin, 62% des Français jugent qu’il a l’étoffe d’un Président.

Inversement, Nicolas Sarkozy apparaît dans l’opinion dans une posture moins favorable qu’en 2006. S’il est toujours crédité par 57% des interviewés d’une réelle stature présidentielle, soit le même niveau qu’en 2006, il incarne beaucoup moins le changement qu’il y a 5 ans (- 28 points). Dans le même temps, Nicolas Sarkozy suscite toujours un niveau d’inquiétude important (54%) et qui ne décroît pas.

Enfin, l’image de Marine Le Pen dans l’opinion constitue l’un des enseignements importants de cette étude. Celle-ci apparaît à 6 mois de l’élection présidentielle sensiblement différente de celle de son père en septembre 2006. Bien que le niveau d’inquiétude suscité par les candidats du FN reste très élevé (environ 64% aux deux dates), Marine Le Pen est, après F. Hollande, la candidate qui incarne le mieux le changement, (57%, + 9 points par rapport à son père en septembre 2006).

* personnalités testées : JL Mélenchon, E. Joly, F. Hollande, F. Bayrou, N. Sarkozy, M. Le Pen.

Les priorités budgétaires des Français

Dans un contexte de crise, il paraît important de s’intéresser aux priorités budgétaires à l’orée de la campagne électorale et notamment à la réduction des déficits et de la dette. Ces deux thématiques ont été confrontées à deux enjeux plus classiques de la compétition politique : la diminution des impôts d’une part, et le renforcement des services publics d’autre part.

La diminution de la dette et des déficits publics est la première priorité des Français, rassemblant une majorité de répondants (53%). Le renforcement des services publics (23%) et la réduction des impôts (19%) sont à l’heure actuelle clairement supplantés dans l’opinion comme première priorité budgétaire. Ces priorités budgétaires rassemblent cependant, chacune, autour d’un tiers des répondants comme seconde priorité. Elles n’ont par conséquent pas perdu toute pertinence malgré le contexte actuel.

Protection et redistribution : deux concepts qui font écho chez les Français

Notre enquête dresse clairement le portrait d’un électorat en 2011 particulièrement en demande de protection et de redistribution. Jamais la demande de contrôle de l’Etat sur les entreprises n’a été aussi forte. A peine 40% des personnes interrogées souhaitent que l’Etat laisse plus de liberté aux entreprises, pour 53% qui demandent plus de contrôle de la puissance publique. En 2007, les proportions respectives étaient de 47% et de 51%.

Le retour en grâce de l’Etat se mesure également au regard des Français sur les fonctionnaires. La part des Français qui s’oppose à la réduction du nombre de fonctionnaires n’a jamais été aussi forte dans cette série initiée en 2002. En 2002, 50% des Français étaient contre la réduction du nombre de fonctionnaires. Ils sont 62% en 2011.

Par ailleurs, l’opinion publique a toujours soutenu l’idée d’une taxation des plus riches, mais actuellement cette demande atteint son niveau le plus haut : 67%, contre 57% au moment où Nicolas Sarkozy est entré en fonction.

Projet Dynamiques Politiques 2012

Le projet Dynamiques Politiques 2012 a pour objectif un suivi longitudinal de la campagne pour l’élection présidentielle 2012 afin d’étudier la structuration du vote au cours de la campagne électorale.

L’équipe du projet Dynamiques Politiques 2012, est dirigée par Sylvain Brouard (Centre Emile Durkheim, Sciences Po Bordeaux). Participent à ce projet, des chercheurs des trois laboratoires membres de TriÉlec : à Sciences Po Bordeaux, Eric Kerrouche et Viviane Le Hay ; à Sciences Po Paris, Vincent Tiberj, Nonna Mayer et Florent Gougou (Centre d’Etudes Européennes) et à Sciences Po Grenoble, Bernard Denni, Raoul Magni-Berton et Sandrine Astor (Pacte).

Ce projet de recherche est financé par le Ministère de l’Intérieur dans le cadre du projet « Dynamiques politiques 2012 » du Centre Emile Durkheim de Sciences Po Bordeaux, avec le soutien financier du Centre d’Etudes Européennes de Sciences Po Paris et de PACTE à Sciences Po Grenoble.

Ce dispositif de recherche est basé sur un échantillon représentatif de 1000 Français âgés de plus de 18 ans et inscrits sur les listes électorales. L’échantillon représentatif de 1000 personnes sera construit selon la méthode des quotas sur les indicateurs suivants : l’âge, le genre, la PCS du chef de famille, la région et la catégorie d’agglomération. 6 vagues d’enquête auront lieu entre juillet 2011 et mai 2012 :

1. avant le début de la campagne pour la primaire socialiste (fin juin 2011) ;
2. après le résultat de la primaire socialiste (semaine du 17 octobre 2011);
3. avant les fêtes de fin d’année 2011 (semaine du 12 décembre 2011);
4. après les annonces de candidatures (semaine du 15 février 2012);
5. après la validation des 500 signatures (semaine du 20 mars 2011);
6. après le premier tour de l’élection présidentielle (semaine du 23 avril 2011);

A propos de l’étude :

Cette enquête a été réalisée par TNS Sofres les 20 et 21 octobre dernier, juste après la désignation de François Hollande comme candidat du Parti Socialiste à l’élection présidentielle de 2012.

Enquête TNS Sofres réalisée par téléphone pour TriÉlec, financée par le Ministère de l’intérieur, le Centre Emile Durkheim – Sciences Po Bordeaux, PACTE – Sciences Po Grenoble et le Centre d’Études Européennes – Sciences Po Paris. Echantillon national de 1 009 personnes, représentatif de l’ensemble de la population française âgée de 18 ans et plus, inscrite sur les listes électorales.

Méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage) et stratification par région et catégorie d’agglomération.
L’ensemble de l’échantillon a été redressé selon le vote au premier tour de la présidentielle 2007.

Le terrain s’est déroulé les 20 et 21 octobre 2011

A propos de TNS Sofres

Leader français et référence des études marketing et d’opinion, TNS Sofres est une société du groupe TNS, l’un des leaders mondiaux du marché et n°1 des études ad hoc. Nous proposons une gamme de prestations d’études, ad hoc ou collective, autour de 5 spécialités compréhension des marchés et des consommateurs, innovation, gestion de la marque communication et gestion de la relation client. L’ensemble de ces prestations est réalisé dans 11 secteurs composés d’experts dédiés à certains marchés ou clients. TNS est présent dans 80 pays dans le cadre d’un réseau intégré, et est membre des groupes Kantar et WPP.

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