Bouvet Guyane 2012 – « Embarquement des canots »


Avant le départ du Bouvet Guyane donné à Dakar le 29 janvier, les 26 engagés procèdent aux derniers préparatifs. Pour certains c’est une ultime séance d’entraînement en mer, pour d’autres la mise en conformité de leurs canots avec le règlement. En Guyane, les jours sont comptés. L’embarquement des canots est prévu le 26 novembre à destination de Rouen. En Normandie les rejoindront les bateaux de métropole et tous partiront de France mi-décembre sur un cargo de Marfret : destination Dakar.

Un dernier coup de rames : Jean-Jacques Gauthier est connu pour avoir un excellent « coup de rame ». Il l’a encore prouvé à Brest en s’imposant dans le prologue. Ca ne l’empêchait pas de s’entraîner encore ce dernier week-end à La Rochelle sur son nouveau canot construit par le chantier Hervé : « Je fais des polaires du bateau en validant divers réglages. C’est pas facile car il y a beaucoup de vent en mer actuellement ». Jean-Jacques dont c’est la 3ème participation à Bouvet-Guyane est certes un bon rameur, mais il se défend d’être un grand navigateur. Et c’est en forgeant qu’on devient forgeron. Il revient sur le déroulement de la course qui se joue « dans les 15 premiers jours ». Après les îles du Cap Vert le vent vient plus de l’arrière. Tout le monde va grosso modo à la même vitesse. C’est difficile de refaire son retard. « Des pelotons vont se former au niveau des îles et après ça ne devrait guère bouger ». Jean-Jacques vise le peloton de tête et compte sur de subtils réglages pour tenir la cadence vers la Guyane. « A la Rochelle par 17 nds de vent et une mer formée – conditions similaires à celles des alizés – j’allais à 4 nds en ramant tranquille », s’enthousiasme le Deux-sévrien. Avec parfois des pointes à 6 nds en surfant dans les vagues courtes du Pertuis…

Mise à la jauge : Manu Guédon vérifie que les canots soient conformes à la jauge et au règlement. A Rouen, il inspectera une dernière fois les bateaux avant qu’ils soient mis en container et partent pour Dakar. « La priorité, c’est la sécurité. Et le point faible observé lors des premiers contrôles à Brest concernait l’étanchéité des habitacles. C’est pourtant primordial de pouvoir faire le vide en cas d’envahissement. Lors d’un chavirage notamment ». Ce point sera examiné à la loupe. En terme d’équité sportive, Manu qui était aussi aux manettes des stages suivis par les compétiteurs, insiste pour que tout le monde soit logé à la même enseigne : « Les superstructures ne sont pas livrées en kit. Il n’y a ni mâtereau, ni main courante, ni porte-antenne,… ». Autant de protubérances rajoutées par la suite qui font prise au vent et peuvent aider à la propulsion au vent arrière, une allure prépondérante sur ce parcours. Il faut donc s’assurer qu’elles soient conformes et de surface équivalente. Un dernier point important est la bonne installation et le bon fonctionnement du matériel de sécurité et de communication. Et oui ces canots à rame sont largement pourvus en électronique !

Embarquement : Avant de partir de Dakar, il faut y arriver… En cargo. A commencer par les canots des Guyanais qui doivent quitter Dégrad des Cannes, le port de commerce de Cayenne, le 26 novembre à bord du cargo Marfret Guyane. L’accostage est prévu mi-décembre à Rouen où seront déjà réceptionnés les canots de la métropole amenés sur leurs remorques. A partir du 23 décembre, la totalité de la flotte soit 13 containers de 40 pieds dédiés au rangement des canots, plus 1 ou 2 containers de l’organisation, seront prêts pour un embarquement immédiat à destination de Dakar. Dans chaque container sont rangés deux canots tête bêche. Les remorques sont transportées directement en Guyane. Selon Mathieu Le Bihan de la société Logsail en charge de la logistique et de la bonne exécution des chargements/déchargements, « Le Transit Time (temps de navigation du cargo) est de 19 jours entre la Guyane et Rouen et de 8 à 10 jours entre la Normandie et Dakar, selon le « plan de vol » du navire ». La problématique est de bien faire coïncider l’arrivée des bateaux guyanais et le départ de toute la flotte vers Dakar, sans empiéter sur le temps de préparation avant le coup de canon du départ de Bouvet Guyane en Afrique.

Bouvet Guyane au Nautic : Michel Horeau et Antoine Croyère, les organisateurs de la course, seront présents sur toute la durée du salon pour vous présenter ce bel évènement. Rendez-vous du 2 au 11 décembre, Porte de Versailles, Hall 1 – Stand J 92.

FAITS ET DATES

– La 3ème édition de la Bouvet Guyane, course transatlantique en solitaire à la rame, part de Dakar le 29 janvier 2012 et s’achève à Cayenne. Arrivée prévue en seconde semaine de mars pour les premiers. Distance env. 2600 milles nautiques.

– Le record de l’épreuve (sur le parcours St-Louis-Cayenne) est détenu par Romain Vergé (2006) en 40 jours, 3h 45′ et 38 ».

– Les 26 engagés en 2012 comptent une femme, six guyanais et un franco-marocain. Tous les autres sont de la métropole. La Bouvet Guyane comptait 15 engagés en 2006 et 22 en 2009.

– Le canot à rames mesure 8 m de long et pèse 450 kg. C’est un monotype insubmersible et auto-redressable conçu par Jean-Michel Viant. Construction en contreplaqué stratifié verre/époxy. Livré en kit. Assemblage amateur ou professionnel.

– La Bouvet Guyane est un évènement organisé par 54°West. Les deux partenaires de la course sont la S.A. Les Menuiseries Bouvet sise à proximité d’Angers, et l’ensemble des collectivités publiques de la Guyane et le Centre Spatial Guyanais.

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