Le CIO aborde la problématique de l’admissibilité des athlètes souffrant d’hyperandrogénisme


La commission exécutive (CE) du Comité International Olympique (CIO) a confirmé aujourd’hui la nécessité d’établir des règles claires afin de déterminer l’admissibilité aux compétitions féminines d’athlètes souffrant hyperandrogénisme, à compter des Jeux Olympiques de 2012 à Londres.

Lors de sa première journée de réunion dans la capitale britannique, la CE a également décidé de recommander aux Fédérations Internationales de sport d’adopter des règles similaires lors de leurs compétitions, mais adaptées aux spécificités du sport en question.

La commission médicale du CIO a recommandé que les nouvelles règles respectent les principes suivants, lesquels ont été définis par un groupe d’experts :

– Une personne reconnue en droit comme étant de sexe féminin devrait être habilitée à concourir dans des compétitions féminines pour autant que ses niveaux d’androgènes soient inférieurs aux valeurs enregistrées chez les hommes (comme indiqués par la concentration sérique de testostérone) ou, s’ils se situent dans la fourchette en question, que sa résistance aux androgènes soit telle qu’elle n’en retire aucun avantage pour la compétition.

– Pour ce qui est de l’admissibilité, un groupe d’experts internationaux indépendants devrait procéder à une évaluation anonyme de l’hyperandrogénisme, qui aboutirait, pour chaque cas examiné, à une recommandation sur l’admissibilité dans le sport concerné. Dans tous les cas, la décision concernant l’admissibilité d’une athlète serait prise par le sport en question sur la base de la recommandation du groupe d’experts.

– Si une athlète n’était pas habilitée à concourir, elle devrait être informée des raisons de cette décision, ainsi que des conditions à remplir pour être à nouveau admissible.

– Si une athlète ne parvient pas à se conformer à l’un des éléments de la procédure pour la détermination de l’admissibilité, ou refuse de s’y conformer, cela étant son droit en tant qu’individu, elle ne sera pas admise à participer en tant que concurrente dans le sport en question.

– Les recherches devraient être effectuées dans le strict respect de la confidentialité.
Bien qu’étant un phénomène rare, certaines femmes peuvent développer des caractères masculins à la suite d’une surproduction d’hormones sexuelles mâles, appelées androgènes. Les effets des hormones androgènes sur le corps humain expliquent pourquoi les hommes sont plus performants que les femmes dans la plupart des sports, et sont la raison même de la distinction entre compétitions masculines et féminines dans la plupart des sports. Aussi les femmes souffrant d’hyperandrogénisme sont-elles en règle générale plus performantes que leurs consœurs.

Afin d’aborder la problématique de l’hyperandrogénisme féminin, la commission médicale du CIO et l’Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme (IAAF) ont organisé un symposium scientifique à Miami en janvier 2010, séminaire durant lequel les aspects scientifiques de l’hyperandrogénisme en relation avec le sport féminin ont été étudiés. Deux des principales conclusions ont été (i) qu’afin de protéger la santé des athlètes, les autorités sportives devraient veiller à ce que tout cas d’hyperandrogénisme féminin relevant de leur compétence bénéficie d’un suivi médical adéquat, et (ii) que des règles soient mises en place pour régir la participation aux compétitions féminines des athlètes souffrant d’hyperandrogénisme.

L’aspect réglementaire a été abordé lors d’une deuxième conférence organisée par la commission médicale du CIO en octobre 2010 et à laquelle ont participé des représentants des parties concernées, à savoir des scientifiques, des dirigeants sportifs, des avocats spécialisés dans le domaine du sport – y compris du département des affaires juridiques du CIO – des experts juridiques en droits de l’homme, des experts en éthique médicale et sportive, des sportives et un représentant nommé par la communauté des intersexués (Organisation internationale des intersexués).

La conférence a conclu à la nécessité d’adopter des règles et a souligné que ces règles devaient respecter l’essence même de la classification hommes/femmes tout en garantissant l’équité et l’intégrité des compétitions féminines pour toutes les athlètes féminines.

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