MARC MIMRAM – COURT SIMONNE-MATHIEU – ROLAND-GARROS

MARC MIMRAM ARCHITECTURE ET INGENIERIE COURT SIMONNE MATHIEU ROLAND GAROS ©camillegharbiPROLONGER L’HISTOIRE CONSTRUITE

Le jardin des serres d’Auteuil construit au XIXème siècle se caractérise par les serres botaniques construites par Jean Camille Formigé, l’architecte du service des promenades et plantations de la ville de Paris, qui fabrique un repère historique d’acier et de verre emblématique de l’architecture de cette époque.
La partie Est du jardin par contre est marquée par la présence de bâtiments techniques et de serres provisoires sans intérêt patrimonial. C’est à cet emplacement que le projet prend sa place en se développant sur trois caractéristiques :
– construire un bâtiment performant pour le sport et le public
– améliorer le caractère botanique du jardin par la construction de nouvelles serres
– s’installer en dialogue avec les bâtiments historiques de Formigé

L’occasion est donc offerte ici d’améliorer la situation dans tous les sens du terme. Celle du jardin, par l’embellissement de la partie Est en relation avec le boulevard d’Auteuil afin de créer une unité qui, entre le jardin contemporain et le boulevard d’Auteuil, puisse se mettre en dialogue avec la composition originelle des serres en supprimant l’impact des zones de stockage.
Le jardin devrait y trouver une plus grande cohérence. La construction des nouvelles serres botaniques se fonde sur un nouveau projet d’exploration de la flore des quatre continents (Amérique, Asie, Afrique et Océanie) en écho aux cinq autres serres historiques dédiées aux écosystèmes menacés : « Ces plantes mises en valeur de manière paysagère, seront une invitation au voyage et à la découverte de civilisations étrangères. Elles constitueront une vitrine du savoir faire du jardin botanique de la ville de paris ».

Le projet sportif de la Fédération Française de Tennis s’accompagne donc ici d’un projet cohérent et la construction du nouveau court se met en dialogue avec les bâtiments existants tout en se fondant sur un vocabulaire contemporain. Le court Simonne-Mathieu est à la fois la vitrine du sport de haut niveau et celle d’un développement botanique renouvelé.

UN BÂTIMENT INTÉGRÉ DANS SON JARDIN

Si le bâtiment se développe de manière périmétrale au court en inscrivant la déambulation des publics au travers des nouvelles serres, il n’en est pas moins orienté dans sa relation avec le jardin.
Au Nord, à travers le jardin contemporain, le nouveau court est en relation directe avec le jardin des poètes, depuis la porte d’Auteuil.
Ici on peut trouver un accueil particulier du public filtré et adapté qui est en adéquation avec le caractère du jardin.
Au Sud, le stade se développe comme une vitrine sur le boulevard d’Auteuil en relation avec la piscine Molitor et les courts de tennis du stade d’entraînement de Jean Bouin.
Cette porte pourrait constituer un accès particulier en-dehors du tournoi dans les usages qu’aurait l’équipement tout au long de l’année.
À l’Est, sont réorganisés de manière plus protégé les lieux de maintenance du jardin.
A l’Ouest se trouve le lien direct avec le site principal et l’avenue Gordon Bennett, à travers les bâtiments en meulière qui trouvent un statut fonctionnel très différent, ouvert au public, notamment pendant le tournoi.

Ainsi le nouveau court Simonne-Mathieu doit tout à la fois maintenir une très grande cohérence dans son installation en regard des jardins et se définir en fonction des orientations qui l’inscrivent dans les parcours et les accès publiques.

UN BÂTIMENT ACCUEILLANT ET OUVERT AU PUBLIC

Deux périodes seront distinguées dans la vie de ce bâtiment, celle du tournoi et celle de son inscription dans le jardin, toute l’année.
Durant le tournoi le jardin s’ouvrira aux différents publics et le projet prévoit différents filtres dans les contrôles et les accès des visiteurs.
Les qualités du jardin, ses collections horticoles, sa diversité botanique, seront rendues accessibles à un grand nombre de visiteurs et s’ouvriront aux plaisirs de tous.
La gestion des flux est un enjeu majeur dans le dialogue qu’installe l’équipement avec le jardin.
Les bâtiments en meulière de l’orangerie et du fleuriste trouvent dans leur programmation une résonance avec l’usage du nouveau court durant la période du tournoi.
En dehors de la période du tournoi, le nouveau court s’inscrira dans la déambulation à travers les serres et les qualités botaniques du nouveau projet d’occupation de celles-ci permettent un cheminement naturel des piétons à l’intérieur des serres et une présentation paysagère des biotopes nouvellement constitués.
C’est à ces deux moments de l’année, à ces deux rythmes que s’adresse le bâtiment dans des usages et des parcours publics très différents qui fondent sa qualité toute particulière.

Marc Mimram Architecture & Ingénierie

Marc Mimram Architecture & Associés développe des projets emblématiques et aborde de nombreux champs de la construction. L’agence a été consultée sur des sujets de premier plan tels que le Carreau des Halles, le TGI de Paris et l’ENS de Cachan. Elle a également réalisé des ouvrages d’art : la couverture de l’A86 à Vélizy, le pont Jin Liu Lu à Singapour (CH), le franchissement du Danube à Linz (AU), la passerelle à Bath (UK), la gare TGV Montpellier Sud de France, le franchissement urbain à Pleyel, le macro-lot C1 à Bordeaux, le prolongement de la ligne 11 du métro à Paris.

La particularité de l’agence réside dans une double expertise : celle de l’architecte concepteur, porteur d’une narration et d’intentions sur l’usage et la forme, et celle de l’ingénieur et du constructeur assurant la maîtrise de sujets techniques complexes. Toutes deux sont assumées en une seule approche et une même attitude au service du projet. Cette production est régulièrement saluée et récompensée. L’agence a reçu le Prix de l’Équerre d’Argent et a été lauréate du prestigieux Prix Aga-Kahn.
Dans son travail sur les projets d’infrastructures comme dans ses réflexions sur les problématiques urbaines, Marc Mimram Architecture & Associés s’intéresse à la question du territoire et de la géographie, comme préalable à toute intervention sur les échelles métropolitaines.
Son attention pour les sujets de territoire, et notamment sur la place des infrastructures dans les grandes métropoles, est également un axe de travail théorique mené dans le cadre de sa mission de conseil scientifique du Grand Paris, aux côtés de François Leclercq et d’Yves Lion. Celui-ci donne une acuité toute particulière au traitement de la mutation des territoires de la Suburbia que la métropole redonne à voir, à comprendre et à qualifier.

Fondée en 1992 et installée dans le 11e arrondissement de Paris, dans d’anciens ateliers entourant une cour paysagée, l’agence compte une quarantaine de collaborateurs. En 2016, Guillaume André, Martin Fougeras Lavergnolle, architectes, et Razvan Ionica, ingénieur des ponts et chaussées, tous trois directeurs de projets, sont devenus associés de la structure afin de garantir sa pérennité comme son développement.

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