Trois expertises française et européennes invalident les résultats et conclusions de l’étude de GE Seralini sur les maïs OGM



Rappel des faits

En septembre 2012, le professeur Gilles-Eric Séralini publie dans Food and Chemical Toxicology un article qui fait sensation en affirmant qu’un maïs génétiquement modifié porteur de la transformation « NK 603 » induisait des tumeurs. Cet article est très critiqué par la communauté scientifique internationale. Celle-ci met plus particulièrement en avant deux défauts majeurs de cette expérimentation :

– Le choix retenu de la lignée de rat (Sprague-Dawley Harlan) pour faire les tests de toxicité : cette lignée est connue pour développer spontanément de très nombreuses tumeurs mammaires
– Le nombre d’animaux retenu (lot de 10 rats) alors que pour les études de long terme de cancérogénèse il en faut 50 selon les normes de l’OCDE.

Dans ses réponses aux scientifiques qui contestent les résultats de son étude, GE Séralini avance que son étude n’est pas une étude de cancérogénèse mais une étude de long terme de la toxicité des maïs GM . (Ce sont pourtant les photos de rats porteurs de tumeurs qui ont été diffusées dans les médias avec l’impact et les conséquences que l’on connait). Dans les arguments essentiels avancés par GE Séralini pour justifier des études à long terme figure le fait que les résultats de ses analyses démontreraient que les études à 90 jours sont bien trop courtes pour révéler des effets qui se manifestent à bien plus long terme comme la cancérogénèse

GE Seralini multiplie ses déclarations dans les médias pour demander à ce que les études d’évaluation de la toxicité des OGM soient des études à long terme : 1 an voire 2 ans. Cette demande est contestée par les toxicologues qui considèrent que ces études à 1 an ou 2 ans n’apporteraient aucune information différente ou supplémentaires à celles qui sont issues des études à 90 jours, sauf alerte particulière.

Trois programmes de recherche pour valider ou invalider les conclusions tirées par GE Seralini sur les résultats de ses études

Malgré l’opinion critique quasi unanime de la communauté scientifique sur les résultats de cette étude, les autorités Françaises (Ministère de l’environnement) et Européennes (Commission, Direction de la recherche) ont décidé de lancer des programmes de recherche pour confirmer ou infirmer les conclusions tirées des analyses de GE Séralini . Ces expérimentations seront réalisées selon les normes de l’OCDE et les recommandations de l’EFSA. Ainsi, trois programmes de recherche sont lancés : GRACE et G-TWYST au plan européen, GMO90+ en France. Ils auront couté au total 15 millions d’euros.

Quels est le bilan de ces trois programmes de recherche ?

– Rappelons que les résultats du programme GRACE publiés en 2015 n’ont montré aucune différence entre les études après 90 jours et les études à 1 an pour le maïs MON 810.

– Les résultats du programme G-TwYST viennent d’être communiqués de manière très discrète le 29 avril 2018. Les conclusions de cette étude réalisées sur le maïs NK 603 sont identiques à celles de la précédente. Cette étude ne démontre aucune différence de résultats entre les études à 90 jours ou les études à deux ans. Aucun risque potentiel n’a été identifié pour la santé des animaux. (https://www.g-twyst.eu/reports/conclusions-recommendation)

– Les résultats du programme français GMO 90+ : Seuls les résultats des effets de la transformation génétique sur la composition des maïs NK603 et MON 810 ont été publiés dans le cadre du programme GMO 90+.Les résultats de l’expérimentation animale sont disponibles mais n’ont toujours pas été rendus publics.

Ce qu’il faut retenir

Les résultats de l’étude de GE Séralini obtenus dans des conditions expérimentales « hors normes » n’ont donc pas pu être confirmés par ces trois nouvelles recherches
utilisant les normes de l’OCDE et les recommandations de l’EFFSA. En effet
1-Ces programmes de recherche ont confirmé l’absence d’effets sanitaires des maïs MON 810 et NK 603 dans les études à 90 jours. Cette absence d’effets avait été déjà observée dans les études antérieures et prises en compte dans les évaluations de l’EFSA.

2-Ces études à long terme (un an pour Grace et deux ans pour G-TwIST), ne mettent en évidence aucun effet toxique des maïs analysés et n’apportent rien de plus que les études à 90 jours comme l’avaient prévu les toxicologues. Ces études à long terme qui ne donnent aucune information supplémentaire sont donc inutiles, sauf en cas d’alerte après l’étude de 90 jours

3-L’utilité de la mise en œuvre systématique des études in vivo à 90 jours, imposée récemment au plan européen, devrait même être remise en question : ces études ne se ne se justifient qu’en cas de raisons particulières sur avis des toxicologues. En outre ces études sacrifient inutilement des animaux en nombre très important (1160 rats pour le projet G-TwYST), coûtent très cher et n’apportent pas d’éléments décisionnels par rapport aux études « d’équivalence en substances » pratiquées obligatoirement dans toutes les évaluations de risques (dans les dossiers des pétitionnaires et par les comités d’experts).

En conclusion

Ces nouvelles études réfutent les conclusions de l’étude de GE Seralini sur la toxicité des mais génétiquement modifiés analysés et contredisent ses propositions sur le besoin de réaliser les études long terme.



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